De Los Libertadores à Santiago (du 19.09.2015 au 7.10.2015 – 557 km – 42.988 km cumulés)

19 septembre 2015.

Bienvenido!
Bienvenido!

C’est donc après avoir roulé quelques kilomètres sur le territoire chilien que nous arrivons au poste de douane intégré où se succèdent, de manière assez bien organisée les guichets argentin et chilien. Nous savions que les contrôles sanitaires chiliens étaient assez poussés, Catherine a donc cuit les œufs à la dernière minute vu qu’on n’avait pas vraiment prévu d’arriver si vite à la frontière. En plus, l’agent nous autorise à manger notre chorizo que nous avions déclaré, nous évitant ainsi de le jeter. En une heure, l’affaire est déjà réglée, c’est peut-être ça l’avantage de passer la frontière un samedi. Il ne nous reste plus qu’à descendre par l’impressionnante Ruta 60 en lacets serrés numérotés, 28 en tout.

Ici, c'est l'hiver.
Ici, c’est l’hiver.

 

Même pas froid.
Même pas froid.

 

1, 2, 3, 4, ..., et 28 !
1, 2, 3, 4, …, et 28 !

Jusqu’ici, les kets ont été bien sages, nous nous arrêtons pour les faire jouer un peu dans la neige et arrivons tardivement à Los Andes, première grande ville après la frontière. Bivouac super pourri sur une station-service, après s’être vu refuser le parking du Jumbo où on voulait faire les courses à la première heure demain (le frigo est quasi vide, passage frontière oblige).

20 septembre 2015.
C’est dimanche, mais c’est surtout le lendemain des « Fiestas Patrias », qui commémorent l’indépendance du pays, le 18 septembre 1810. Les drapeaux sont de sortie, même les chaussettes aux couleurs du pays sur les rétroviseurs des voitures, comme chez nous quand il y a un match important pour l’équipe de foot nationale belge. A ce sujet, j’ai dû confesser l’autre jour à un argentin qui me questionnait sur le football belge : « Vous savez, chez nous, il n’y a pas Messi ». Il le savait, bien entendu, et à part un Begasse ou un Donfut, je n’ai pas pu lui citer beaucoup de joueurs belges. Bon, on va dévaliser le Jumbo, quel plaisir pour ma femme de remplir le caddy, je tente de la calmer pour laisser un peu de place au vin et à la bière. Puis, rien d’extraordinaire, on trace vers Santiago et le garage Iveco (GPS : -33.392647, -70.68859) qui évidemment, est fermé ce dimanche. En plus, le garde ne nous autorise pas à bivouaquer dans l’enceinte de la propriété, comme nous l’avions escompté. Les abords sont peu accueillants, au même titre que les 5 stations-service des environs, on retourne donc sur l’autoroute pour une nuit bruyante mais sûre. Surement bruyante en fait.

21 septembre 2015.
Au moins maintenant, on connaît le chemin jusqu’au garage, où un diagnostic est vite posé au sujet du turbo (Catherine, range cette canne à pêche s’il te plaît) : il faut tout démonter, l’envoyer chez le spécialiste pour une révision complète et tout remonter. Plusieurs jours de travail en perspective avec l’impossibilité de dormir sur place. La dèche. Ou pas. En fait, carrément une chance. Comme le bivouac dans le garage est impossible, nous allons directement chez le spécialiste « Turbodiesel » attitré du garage.

Classique.
Classique.

Là, en quelques minutes, les boulons lâches et manquants sont resserrés et après un test concluant, le gérant nous dispense de passer à la caisse et, voyant de quelle trempe on est, nous indique la direction de la route des vins, c’est juste ce qu’il nous fallait. La sortie de cette mégapole de 6 millions d’habitants est aisée et nous voilà au vignoble Veramonte, qui compte quatre domaines, celui que nous visitons s’étalant déjà sur 4,6 hectares. Perdant un peu la tête, je le concède, nous déclinons la dégustation (en fait, je dois encore conduire, alors autant ne pas chipoter et prendre des bouteilles sans discuter) et nous repartons pour un bivouac bruyant sur une autre station-service, toute proche de Valparaiso.

Enfin des plantes.
Enfin des plantes.

 

Visite.
Visite.

Édito : sur le coup de 4h du matin, v’la ti pas que le motorhome de met à vaciller. Promis, nous n’y étions pour rien, Catherine en train de ronfler et moi de rêver de mon travail et de mes collègues (mais non, j’déconne). Pensant à une intrusion, je sors armé de mon seul caleçon rayé bleu (prochaine fois, ça sera avec une goutte de Chanel n°5), mais rien, aucun quidam autour du camion. Nous en concluons qu’il s’agit encore d’une réplique de tremblement de terre, ce qui me sera confirmé à l’office du tourisme par la suite.

22 septembre 2015.
Après cette bonne nuit de m3rd3, aucune raison de s’éterniser, nous prenons la direction de Valparaiso où j’ai deux points de bivouac possibles. Le premier, une station-service en plein centre, n’offre aucune place vacante, même ma 107 n’y entrerait pas. Le deuxième, un parking de restaurant en périphérie, l’accès y est difficile, c’est bruyant et ça pue le poisson.

Valpo.
Valpo.

En plus, avec tous ces tremblements de terre et les tsunamis qui vont avec, ça ne nous tente pas de dormir à côté des vagues (nous avons encore en tête les images du raz-de-marée à Coquimbo). Pas grave, soyons flexibles, on retraverse la ville jusqu’à Viña del Mar à seulement quelques kilomètres. J’y ai aussi les coordonnées d’un parking assez grand pour nous. Il affiche complet. Bon, j’en ai marre et je n’ai pas de Malabar, mais tout de même j’ai le coup de génie, cette illumination bénie des dieux et qui fera le bonheur de bien des voyageurs après nous : je repère sur le GPS une grande zone verte avec plusieurs parkings. Comme on n’a vraiment plus rien à perdre, on tente le coup qui se révèle être gagnant, nous voici donc installés à quelques mètres de l’hippodrome qui abrite le Sporting Club de Valparaiso. C’est sécurisé (depuis Salta, nous sommes prudents sur le sujet), calme et il y a même des douches chaudes dans le hall omnisports tout proche. C’est donc l’esprit tranquille sur nous nous rendons au musée Fonck. Il y a des trottoirs, les automobilistes sont courtois, les immeubles sont propres. Ce n’est pas très dépaysant, pour nous européens (quoi que, parfois je me le demande), mais justement ça fait du bien de retrouver certains de nos standards. Le musée propose de belles pièces de l’île de Pâques, ainsi que sur les différentes civilisations du pays, le tout assorti de bonnes explications. Ce que les kets retiendront, c’est l’exposition d’animaux empaillés à l’étage, dont un angoissant agneau à deux têtes, rare spécimen de tératologie.

Musée Fonck.
Musée Fonck.

 

Coup de boule.
Coup de boule.

 

Musée Fonck.
Musée Fonck.

Le front de mer est en travaux et bardé d’immeubles, c’est la côte belge à quelques détails près. Je passe à la station de métro pour me renseigner afin d’aller à Valparaiso demain. Il est sobre et efficace, mais la tarification est un peu compliquée : elle dépend non seulement des tranches horaires (grande pointe, petite pointe et période creuse), mais aussi de la distance parcourue et il faut acheter une carte rechargeable, telle notre chère Mobib bruxelloise. Puis, je me rends à l’office du tourisme. Sans sourciller, les dames m’y informent que depuis une semaine, la terre tremble matin, midi, soir et nuit, qu’une forte réplique est attendue pour demain et qu’en cas d’alerte, les sirènes sont allumées et une information parvient sur tous les téléphones cellulaires de la zone concernée (y compris les nôtres), auquel cas il nous reste une vingtaine de minute pour monter sur les hauteurs. Heureusement, il y a une colline à côté du bivouac, nous préparons les cartables avec le fric, les passeports et le matériel high-tech au cas où nous devons évacuer.

C'est par là.
C’est par là.

 

Sporting.
Sporting.

23 septembre 2015.
C’est bon, on est toujours là, et on a tellement bien dormi qu’on arrive au métro bien après l’heure de pointe. Sorti du tunnel, le train suit la côte jusqu’au terminus « Puerto » de Valpo, qui est bien entendu situé face au port.

Métro.
Métro.

La partie basse de la ville n’a rien d’un enchantement, nous le savions pour l’avoir déjà traversée hier avec le CC. A la demande générale, nous prenons un grand bateau pour nous seuls (c’est vraiment la très basse saison) et voguons sur les eaux calmes de la baie de Valparaiso, y voyons quelques phoques, des vaisseaux militaires et des piles de containers empilés comme des blocs de Lego.

Yo no soy marinero ...
Yo no soy marinero …

 

Tout près.
Tout près.

 

Valpo.
Valpo.

 

Valpo.
Valpo.

 

Valpo.
Valpo.

Puis, nous montons sur les fameux cerros (montagnes et collines) qui agrémentent la ville de leurs belles vues et maisons colorées. Avant le réconfort, ne faisons pas d’effort : c’est l’ascenseur Conception qui nous même au « Paseo Gervasoni ». Un petit parcours dans ces ruelles pentues et ces escaliers escarpés nous fait découvrir un quartier typique de cette grande ville, maintes fois vue dans les reportages de Thalassa (salut Georges).

Valpo.
Valpo.

 

Valpo.
Valpo.

 

Conception.
Conception.

 

Cerro Conception.
Cerro Conception.

 

Cerro Conception.
Cerro Conception.

Nous redescendons vers la ville basse et son métro après un parcours sportif en bus, le 612, qui sillonne sur les crêtes des cerros avant de plonger vers la mer. De retour au bivouac, c’est la grande animation : les courses hippiques sont au programme. Nous ne résistons pas à l’envie d’aller voir ça de plus près et assistons à ces scènes d’émotions et d’engouement comme dans les films, à la fin de chaque course, les kets sont surexcités.

Les jeux sont faits.
Les jeux sont faits.

 

Le tiercé c'est mon dada !
Le tiercé c’est mon dada !

24 septembre 2015.
Ceux qui savent que si l’Aventure commence avec parfois un grand A, elle termine toujours avec un petit e. L’inondation ne viendra pas d’un raz-de-marée, elle tombera du ciel. Purée, pour une fois qu’on s’offre une nuit calme (on a prolongé au Sporting Club de Valparaiso), l’orage s’en mêle. Ça aura au moins le mérite de rincer les panneaux solaires, après plusieurs semaines de poussière. Une petite douche à la salle de sport puis des courses au supermarché. Nous nous arrêtons à l’usine Lipigaz pour remplir une bouteille et purger et remplir l’autre, dont le gaz vicié provoquait de fréquents ratés au frigo. Bivouac à la station Copec, bien plus accueillante que le camping pouilleux d’à côté.

25 septembre 2015.
Accueillante mais forcément bruyante, on a besoin de nuits plus calmes. Après une bonne douche chaude, on ne sait jamais quand sera la prochaine, nous nous dirigeons vers le PN (Parque Nacional, comme les NP aux States) La Campana. La route est bonne, il ne reste que 1.300 mètres non asphaltés pour arriver à l’entrée du parc. Le CC franchit vaillamment les 800 premiers mètres (avec le recul, je ne sais même plus comment), puis ça se complique : côte sévère, fortement ravinée et boueuse, eu égard aux pluies torrentielles de l’avant-dernière nuit, et quelques gros cailloux. Je pars en reconnaissance à pieds et la suite n’est pas meilleure. Le guardaparque (comme les rangers aux States) me confirme que le camping du parc est inaccessible pour nous et qu’il faudra se contenter du stationnement à l’entrée et de douches froides. Très froides. Bref, on fait demi-tour et on va s’installer dans un camping tout confort à Limache où les kets peuvent jouer dans l’herbe.

Cool ...
Cool …

 

Raoul.
Raoul.

26 septembre 2015.
Quelle bonne journée : rien de spécial à faire, juste regarder jouer les garçons et jouer avec eux. Je vais tout de même à Santa Isabel, ce n’est pas un monastère, c’est juste une chaîne de supermercados pour les emplettes. Catherine fait du nettoyage et nous publions sur le site. Rien d’extraordinaire, donc, mais c’est bien ça qui est génial aussi de temps en temps.

27 septembre 2015.
Encore une journée relax, pas grand-chose à raconter en fait, c’est donc l’occasion de vous présenter un peu le Chili, juste en long et pas en large, à l’image du pays qui s’étire sur près de 4.300 kilomètres du Nord au Sud pour seulement 180 kilomètres en moyenne d’Est en Ouest, couvrant ainsi 756.102 kilomètres carrés, soit environ 25 fois la Belgique. Ainsi coincé entre l’océan Pacifique et la cordillère des Andes qui culmine à 6.893 mètres côté chilien avec le Nevado Ojos del Salado, le pays est le siège de fréquents tremblements de terre, nous avons pu le constater par nous-mêmes : le motorhome a beaucoup tremblé ces derniers jours et si je n’en étais pas (toujours) la cause, la responsable principale n’est autre que la fameuse plaque tectonique de Nazca, à l’origine du plus fort tremblement de terre enregistré par le monde moderne, il avait atteint 9,5 sur l’échelle de Richter et fait près de 6.000 morts en 1960, principalement dans les régions urbaines qui concentrent à elles seules 89 pourcent de la population d’un peu plus de 17 millions d’habitants, dont environ 6 millions rien qu’à Santiago. Bon voilà, assez travaillé pour aujourd’hui, je vais m’occuper de mes kets, ils me réclament le vélo.

A l'aise ...
A l’aise …

 

Blaise.
Blaise.

28 septembre 2015.
Quel confort que de se lever le matin et de savoir qu’il n’y a rien au programme de la journée, si ce n’est s’occuper de sa famille et se reposer. Ça fait carrément du bien de ne pas en prendre plein la vue pendant quelques jours, de se reposer les yeux, et surtout de se reposer l’esprit, de se laisser le temps de digérer tout ce qu’on a accumulé ces dernières semaines, et de laisser revenir en nous l’envie et l’excitation de découvrir. Certes, nous ne sommes pas encore blasés et avons toujours hâte de visiter de nouveaux sites, mais à force, nous devenons critiques et exigeants. Aussi, rester quelques jours au camping dans bouger, c’est l’assurance de ne pas avoir de souci mécanique, de ne pas devoir trouver un bivouac qui sera encore trop bruyant, et d’avoir de bonnes douches chaudes. Ainsi, ces quelques jours nous sont profitables, c’est le moment de songer au futur et d’échafauder de profondes réflexions. Au travers les récits d’autres familles, nous prenons à peine conscience de la fatalité du retour. C’est d’ailleurs à ce sujet qu’Alexis mettra tout le monde d’accord : « Tu sais Papa, tu ne vas quand même pas vider les toilettes (du CC) toute ta vie, ton vrai métier, c’est ingénieur ». Merci fiston, j’avais un doute et ça fait du bien d’être reconnu à sa juste valeur.

29 septembre 2015.
Le Chili, la suite. D’un point de vue économique, le Chili affiche une belle réussite, qui lui vaut d’être le pays le plus développé d’Amérique du Sud. Si le contraste entre la Bolivie et l’Argentine, à tout le moins la partie Nord, était saisissant, le contraste entre l’Argentine et le Chili l’est tout autant, à tout le moins pour la partie métropolitaine où nous sommes en ce moment. Conséquence du libéralisme poussé des années septante et basant son économie sur l’industrie minière (le cuivre), l’agro-industrie (le vin), la pêche (le saumon) et le bois (le pin), le pays affiche encore un taux de croissance de l’ordre de plus de 3 pourcents. Les kets pour leur part, s’en tamponnent et parcourent le camping à vélo, à fond les braquets.

30 septembre 2015.
En plus d’être bien aménagé et désert en basse saison, le camping se situe devant l’arrêt de bus qui mène directement au terminus du métro de Valparaiso. On a envie de bouger aujourd’hui. Une heure de trajet plus tard, nous revoici au centre de cette ville. Nous nous attaquons cette fois au « Cerro Artilleria » par l’ascenseur du même nom, datant de 1893.

Métro.
Métro.

 

Artilleria.
Artilleria.

 

Valpo.
Valpo.

 

Valpo.
Valpo.

De là-haut, le long du « Paseo 21 de Mayo », la vue sur le port et son activité incessante est imprenable. C’est en toute logique à cet endroit que se trouve le musée naval et maritime, qui passionnera petits et grands. La signification des drapeaux maritimes y est donnée et les grandes batailles navales qui ont façonné l’histoire du pays y sont présentée, avec moult maquettes (Jean, t’as du pain sur la planche) et reliques de guerre, mettant les plus grands stratèges de la marine nationale à l’honneur : O’Higgins, Prat et Cochrane. C’est bien le premier (Bernardo) qui déclarera, comme vous le savez, suite à la bataille de Chacabuco le 12 février 1817 : « Esta batalla y cien mas son insignificantes si no dominamos el mar » déclaration aujourd’hui passée à la postérité et que vous comprendrez aisément. La Belgique est encore une fois représentée, mais pas pour son chocolat et ses dentelles.

Ô Capitaine, mon Capitaine.
Ô Capitaine, mon Capitaine.

 

Los 33.
Los 33.

 

Made in Belgium.
Made in Belgium.

 

Musée naval et maritime.
Musée naval et maritime.

Il y a même la capsule Fénix qui a servi au sauvetage des 33 mineurs en 2010, nous avions vu le site du tournage du film y consacré dans la mine de Nemocon en Colombie ! Par des petites ruelles très pentues, nous redescendons à pieds dans la ville basse, carrément moins charmante, mais y trouvons un resto décent pour l’almuerzo completo, un supermercado et même le métro.

1er octobre 2015.
C’est avec tendresse que mes kets viennent me faire un câlin ce matin : « Bon anniversaire, Papa. Tu es vieux, mais moins vieux que Papy, et Maman est aussi vieille que toi », en voilà une qui est contente. Disons simplement que je suis plus jeune aujourd’hui que je ne le serai demain. Pour mon anniversaire, la météo m’offre un bon temps bien pourri, froid et humide, avec de bonnes grosses averses qui mouillent. Bref, on reste cloîtrés dans le motorhome, le petit chauffage d’appoint allumé (« Vraiment bien, cet achat » me confiera encore mon épouse), avec quelques courageuses incursion à la réception pour chopper le wifi. C’est donc l’occasion de sortir les puzzles et les jeux de société pour tenir les kets plus ou moins calmes. C’est surtout l’occasion de faire un bon apéro suivi d’un bon plateau de fromages.

Apéro.
Apéro.

 

Bon annif !
Bon annif !

En fin de journée, même la nature m’offre un cadeau, que je me garderai bien de montrer à mes kets (et à leur mère) : une araignée aussi grosse que celles qu’on voit dans les zoos et les musées, sauf que là, il n’y a pas de vitre de séparation et qu’elle est bien vivante. La gérante du camping me précisera qu’elle n’est pas vénéneuse et qu’elle sert même d’animal de compagnie.

Minou, minou ...
Minou, minou …

2 octobre 2015.
Après l’harassante journée d’hier, nous restons calmement au camping. Les PC restent longuement allumés : je travaille d’arrache pieds tandis que Catherine, à mes côtés, fait semblant.

Il y a ceux qui bossent, et il y a les autres ...
Il y a ceux qui bossent, et il y a les autres …

Les kets restent dans le CC toute la journée, le jardin étant encore détrempé. C’est d’ailleurs prodigieux de les voir s’occuper pendant des heures dans l’espace restreint du motorhome : jeux de construction, jeux de rôles, dessins, mise à sac méthodique des boîtes de jouets et même cache-cache (véridique).

3 octobre 2015.
Ce matin, la mère de mes fils pète un câble. Bon, c’est vrai que j’ai pris un peu trop de place cette nuit, que Valentin a réveillé tout le monde ce matin, qu’il fait froid et humide, que le ciel n’annonce rien de bon et qu’on commence à tourner en rond. Comme si ce n’était pas assez, elle doit faire une lessive qui aura peu de chance de sécher aujourd’hui. Je la soupçonne d’en avoir marre du camping et de vouloir bouger un peu. Les kets et moi, on n’est pas trop chauds, mais on a bien compris qu’il fallait la sortir ! Nous prenons donc le métro, jusqu’à Viña del Mar cette fois. Nous allons visiter le Castillo Wulff qui dénote un peu en bord de mer, à côté des grandes barres d’immeubles en béton.

Viña del Mar.
Viña del Mar.

 

Castillo Wulff.
Castillo Wulff.

 

In Vino Veritas.
In Vino Veritas.

 

Dédicace à Jon.
Dédicace à Jon.

 

Joli papillon.
Joli papillon.

Commandé par un riche homme d’affaires allemand (Gustaaf Wulff) au début du XXème siècle et modifié plusieurs fois par la suite, le château abrite aujourd’hui des expositions temporaires, présentement consacrée aux étiquettes de bouteilles de vins chiliens. Ça m’inspire autant que la vue sur l’océan, le fracas des vagues sur les rochers, l’envol majestueux des pélicans et un bon plateau de fromages. Traversant l’estuaire de Marga-Marga, nous passons devant le Casino et son parc pour remonter jusqu’à l’avenue de la Liberté qui nous mène devant l’hôtel O’Higgins, en bordure de la Place José Fransisco Vergara. Et voilà le travail, Madame a retrouvé le sourire, on termine par des petites courses au Lider (comme un Wal-Mart) et on retourne au camping avec le métro dans lequel défilent sans cesse les vendeurs ambulants et les chanteurs en herbe, il y en a franchement qui cassent les oreilles, mais pas tous fort heureusement.

4 octobre 2015.
Journée relax, un peu d’école et d’atelier bricolage avec les garçons. On prépare la suite du voyage en surfant sur le net. Voilà, pas grand-chose à raconter en fait. J’en profite donc pour casser un mythe qui semble s’être emparé de certains de nos fidèles lecteurs : nous n’allons pas rester ici (en Amérique) et nous y installer ad vitam aeternam. D’abord, le but de notre voyage n’était pas de changer de vie, mais juste de vivre une expérience extraordinaire en famille. Ensuite, nous n’avons pas cherché (ni trouvé d’ailleurs) cet endroit formidable pour lequel nous serions prêts à tout quitter pour de bon. Enfin, notre chère famille et nos amis nous manquent, et même certains de nos collègues (toute proportion gardée bien entendu, salut les gars). Notre chez nous est et restera donc bien en Belgique, Noble Patrie dont nous sommes assez fier, même si vu d’ici au travers de la presse belge, le débat politique ne semble pas s’élever, entre chamailleries liées au rôle linguistique et aux couleurs des partis, et les problèmes que les élus se créent eux-mêmes, et qui ne résolvent en rien les maux du pays. Je vous citerais des exemples précis si vous ne les connaissiez pas déjà vous-mêmes.

5 octobre 2015.
Surprise aujourd’hui pour les kets : j’ai repéré un cinéma à quelques stations de métro du camping, nous y allons en début d’après-midi. Par contre, pas très bien organisés sur ce coup-là (c’est la sagesse qui rentre), nous loupons de peu la séance de 13h, pensant qu’elle est à 14h. Puis nous revenons pour la séance de 16h, qui affiche complet : pas de bol ils ne veulent pas faire d’overbooking. Mais nous ne voulons pas décevoir notre progéniture et héritons ainsi de la séance de 18h, qui a le mérite d’être en 3D.

Plaine de jeux bio.
Plaine de jeux bio.

Heureusement, il y a une plaine de jeux tout près, à côté d’une bonne boulangerie qui vend aussi des empanadas « pino », ces petits beignets chauds fourrés à la viande, qué rico! Avec tous ces allers-retours entre la plaine de jeux, le cinéma et la boulangerie, l’attente ne se fait pas ressentir. Puis, la séance commence mal, avec la bande-annonce de Stars War en 3D, les kets sont carrément paniqués, mais ils se ressaisissent vite pour rire aux éclats juste après, devant les gentils vampires de Hôtel Transylvania, et partager du popcorn avec des kets de la rangée derrière. Voilà, j’espère qu’il n’y aura pas de cauchemar au programme de la nuit.

Activité pas bio.
Activité pas bio.

 

Même pas peur.
Même pas peur.

6 octobre 2015.
Après onze nuits sur place et autant de jours à se la couler douce, nous levons le camp. Je retrouve avec plaisir le volant du CC qui démarre au quart de tour. Nous n’allons pas très loin : le supermarché Unimarc de Quilpue, le premier sur notre route. Nous faisons de grosses courses en prévision de notre petite escapade, sur les conseils de ceux qui nous y ont précédés. Puis, nous nous rapprochons de Santiago, de sorte à en n’être qu’à une petite heure de route, il faut parer à toutes éventualités, c’est qu’on a un avion à prendre, nous !

Play time.
Play time.

7 octobre 2015.
Nous arrivons en début d’après-midi à l’aéroport. L’avion n’est que pour demain matin, mais on a voulu bien prévoir le coup cette fois et reconnaître le terrain. Et ce à juste titre : le parking long terme est archi-comble, impossible de s’y garer. En plus le bivouac n’est plus autorisé à la station Shell juste à côté, on ne peut même pas y stationner quelques minutes. Renseignements pris, le parking se videra progressivement pour la nuit, nous prévoyons donc d’y arriver à la première heure demain matin, il a beau être très grand, peu de places peuvent accueillir notre camping-car. Nous rebroussons donc le chemin jusqu’à la première station-service, une Copec avec plaine de jeux, ce qui nous sera bien utile pour occuper les garçons pendant que Catherine plie les bagages.

Prêts à décoller.
Prêts à décoller.

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