D’Arequipa à Kasani (du 02.08.2015 au 11.08.2015 – 568 km – 38.911 km cumulés)

2 août 2015.
Comme des habitués des lieux, nous accueillons les petits nouveaux du camping. Après les Québécois Daniel et Danielle (rencontrés à Panama Cd), les français Alain et Sylviane (rencontrés à Cuzco) ce sont les Allemands Thomas et Claudia (rencontrés à Vilcabamba) qui débarquent, et c’est toujours un plaisir de revoir des visages connus et de partager avec eux nos impressions et bons tuyaux. Aujourd’hui c’est dimanche mais la ville reste animée : une procession colorée en fanfare captive les badauds sur la Plaza de Armas. Malheureusement, le petit resto végétarien est fermé, on se rabat en toute logique sur une polleria enfumée pour un traditionnel poulet-frite-Inca Kola. Valentin est subjugué par un énorme gâteau Flash McQueen dans une devanture.

En fanfare.
En fanfare.

 

Miam ?
Miam ?

De retour au CC, je travaille comme un forçat : tri des photos et mise à jour du dernier trip report, mais j’attends le feu vert des co-protagonistes, Yas et Alex, à qui j’accorde le droit de censure avant de diffuser sur la toile.

3 août 2015.
Petite journée, je fais le ménage et la lessive pendant que Catherine bricole sous le CC (ha ha, vous y avez cru, hein). Les kets jouent sagement, comme quoi tout arrive. Un peu trop sagement d’ailleurs, c’est louche : voilà le mur bleu des sanitaires orné des « scraboutchinana » de Valentin. Ouf, ce n’est que de la craie et ça part à l’eau.

Sages comme des images.
Sages comme des images.

Petite balade en ville, almuerzo veggie et courses au Plaza Vea. Rien de spécial. Mais si : Alexis a laissé tomber son jouet préféré du moment dans la cassette de la toilette du CC. J’arrive à le convaincre que c’est mieux pour tout le monde de l’y laisser et de faire son deuil pour le jouet (je n’ai pas vidé depuis 6 nuits).

4 août 2015.
On sentait bien qu’on n’avait aucune envie de partir, alors on est resté ! C’est tout bénef pour les kets qui jouent dans le jardin et pour la dueña vu qu’on fera notre 12 nuitée d’affilée au même endroit. Vous vous en doutez, le midi c’est veggie, si vous passez par ici, ne le loupez pas le resto « Mandala » sur la calle Jerusalem.

Alexis, mange ta soupe !
Alexis, mange ta soupe !

 

L'art s'expose.
L’art s’expose.

 

Slurp.
Slurp.

En fin d’après-midi, je ressors admirer encore une fois la Plaza de Armas. Relativement récente (réalisée au XIXème siècle), elle est vraiment agréable avec ses arcades sur deux niveaux, sa grande fontaine et de nombreux palmiers. Coup de bol, la cathédrale est ouverte. Même si ce n’est pas la plus belle, elle est impressionnante avec sa façade factice de plus de cent mètres. Des démonstrations d’artisanat se tiennent juste devant la cathédrale, les métiers de sculpteur et de forgerons sont à l’honneur.

Plaza de Armas.
Plaza de Armas.

 

Version démo.
Version démo.

 

Mes chers frères ...
Mes chers frères …

 

Et au milieu coule une fontaine.
Et au milieu coule une fontaine.

5 août 2015.
Dernière matinée à l’hôtel-camping, nous préparons nos affaires comme après deux semaines de vacances en location et retrouvons les automatismes pour le départ. Ce n’est qu’un au revoir, on reverra nos compagnons plus tard et plus loin.

Avec DDK.
Avec DDK.

Concentration maximale, nous sortons de la ville facilement et trouvons même un point de remplissage du gaz pour nos bouteilles US (GPS : -16,33183, -71,59318). L’Altiplano ne se fait pas attendre mais, pour une fois, les vigognes restent discrètes. Nous verrons juste quelques flamants roses de loin, le niveau des lagunes étant au plus bas. Rattrapés par la nuit, nous bivouaquons à côté du poste de péage routier de Santa Lucia, bruyant mais sûr.

Sur la route.
Sur la route.

 

Flamants roses.
Flamants roses.

6 août 2015.

Qué frio !
Qué frio !

Waouw, -1°C ce matin au réveil. La bonne nouvelle, c’est que le chauffage Truma fonctionne même à 4.040 m d’altitude, ce n’est pas le cas pour tous les voyageurs, mais je ne le laisse pas tourner longtemps : le soleil arrive vite et je démarre le moteur pour passer Juliaca avant le petit-déjeuner. Nous traversons sans difficulté la ville qui en a fait souffrir plus d’un : j’avais repéré le chemin lors de mon passage en bus avec Alex et Yas (ne pas prendre « Circumvilation » qui est en effet un champ de mine, préférer « Jauregui » qui passe devant la Plaza de Armas, puis suivre le flux du trafic sur « San Roman » qui débouche sur la PE3S). Nous tentons ensuite une incursion dans la péninsule de Capi Cacha, mais une fête de village nous barre la route vers le point bivouac après 35 kilomètres de bonne route. Tant pis, nous rebroussons chemin et allons à Sillustani par la PU121 qui a le mérite d’être asphaltée, bien que truffée de nids de poule. Le parking du site archéologique est très accueillant, nous pourrons y passer la nuit. Mais avant ça, nous patientons jusqu’en fin d’après-midi pour aller découvrir les fameuses Chullpas, ces monuments funéraires construits dès 1200 pour inhumer les dignitaires Collas.

Sillustani.
Sillustani.

 

Sillustani.
Sillustani.

 

Sillustani.
Sillustani.

Installé sur une péninsule, ce site mortuaire n’a rien de morbide, entouré par le lac Umayo propice à l’observation des oiseaux. Les premières tours, assez rustiques, furent érigées par les Collas (ancêtres des Aymaras), suivis par les Incas avec des monuments plus imposants, jusqu’à 12 mètres de hauteur, aux pierres taillées et ajustées au millimètre près. Petit à petit, le site se vide et nous nous y retrouvons seuls pour la nuit.

7 août 2015.
Nuit relativement calme et fraîche, au moins il n’a pas gelé dans le camion et le soleil et les crêpes réchauffent vite l’habitacle (merci Princesse). Nous partons après une petite séance d’école, les kets y reprennent goût, et moi aussi d’ailleurs. Les options de bivouac à Puno sont limitées, et un endroit sécurisé s’impose : nombreux sont les motorhomes qui ont été visités de force en l’absence de leur propriétaires. C’est en dehors de la ville que nous trouverons notre bonheur, recommandé par d’autres voyageurs : un hôtel avec cour fermée et des douches très, très chaudes. Accompagné par mon fils aîné, je retourne en ville avec un collectivo pour faire quelques emplettes au Plaza Vea, il faut en profiter tant qu’il y en a, les supermarchés bien achalandés étant plus rares en Bolivie. Par hasard, nous passons devant une llanteria où je tente ma chance, il semblerait qu’ils soient en mesure de me fournir des pneumatiques de la bonne dimension, je crois rêver. Nous retournons au bivouac près du lac Titicaca d’où serait sorti Manco Capac avant d’aller fonder Cuzco. Long de 200 kilomètres et couvrant 8.400 kilomètres carrés, le lac est partagé entre le Pérou et la Bolivie. Avec l’élégance qu’on leur connaît, mes fils m’épargnent les jeux de mots douteux avec le nom du lac. Ils savent parfaitement bien qu’en langue aymara, « titikaka » signifie le « rocher du puma ».

8 août 2015.
C’est entassés comme dans une boîte à sardines-collectivo que nous joignons Puno et son embarcadère vers les îles Uros. Nous optons pour le service touristique organisé par la collectivité des îles et embarquons dans un vieux rafiot bien pourri, en compagnie de familles péruviennes qui visitent leur beau pays en cette fin de vacances d’hiver.

Il plie mais ne cède pas.
Il plie mais ne cède pas.

 

Cuisine Ixinaaaa.
Cuisine Ixinaaaa.

Les célèbres îles flottantes étaient autrefois plus éloignées de Puno, mais l’ancien président Fujimori, d’origine japonaise (si, si) les a fait déplacer (facile vu qu’elles flottent) jusqu’à proximité de la ville, afin de les rendre plus accessibles aux touristes, tout ce qu’on aime. C’est surtout les kets qui sont à la fête, ils se prennent de passion pour les roseaux qui forment le sol flottant des îles. Ce même matériau sert également à la construction des habitations et de petites embarcations « totoro ».

Islas Uros.
Islas Uros.

 

Rocher du Puma ...
Rocher du Puma …

De retour à Puno, je vais confirmer la commande de trois pneus en croisant les doigts pour que les promesses de la gentille vendeuse soient fondées, mais j’ai des doutes : elle ne savait même pas ce que c’était le M+S inscrit sur les pneumatiques. A sa décharge, je dois reconnaître ne l’avoir appris qu’au début de notre voyage. Après les courses au Plaza Vea, nous nous entassons tous les quatre à l’arrière d’un tuk-tuk puis nous rentrons au camping alors qu’un solide orage de profile à l’horizon, nous offrant un ciel de toute beauté.

9 août 2015.
La dueña nous prépare un roboratif lait chaud au quinoa, qui ressemble vaguement à du porridge. La brave femme a vu grand, mais elle ne verra heureusement pas les grimaces des deux kets et de leur mère au moment de la dégustation. Bref, je m’enfile toute la carafe comme petit-déj. Journée frisquette et venteuse, nous passons en ville allumer quelques bougies à la cathédrale, mes fils adorent ça. Sur la place des Armes, tous les fonctionnaires sont en train de défiler en fanfare, devant les dignitaires auxquels nous nous joignons.

Et toute la clique !
Et toute la clique !

S’en suit l’almuerzo puis la surprise du jour pour les garçons : on les emmène au cinéma pour voir un film d’animation en espagnol. Il s’agit presque d’une projection privée vu que la salle est vide. Les kets vivent l’événement à fond les manettes : Alexis rit à gorge déployée et Valentin me serre la main, les yeux rivés sur le grand écran. Après ça, retour aux contingences : les courses, le collectivo, la soupe et au dodo.

Trop Minions
Trop Minions

 

Séance privée.
Séance privée.

10 août 2015.
Si tout va bien, les pneus commandés avant hier devraient être livrés ce jour. Comme on n’est jamais sûr de rien ici, et comme je n’en reviens toujours pas d’avoir trouvé les bons pneus, je fais l’aller-retour en combi pour m’en assurer de visu. Je tombe presque à la renverse : non seulement, ils sont bien là, mais en plus ils ont la taille escomptée (195/65R16), le bon indice de charge (104/102), le bon indice de vitesse (C), et même la mention M+S. Seul bémol : ce sont des Linglong made in China, il faudra s’en contenter. Bref, il ne reste plus qu’à les monter.

Jamais deux sans trois.
Jamais deux sans trois.

Retour en ville donc, avec le CC cette fois et après avoir fait nos adieux à la dueña de l’hôtel. Il faudra deux heures pour régler l’affaire dont je vous épargne les détails mais le camion repart avec le train avant neuf en Linglong, le train arrière toujours nickel en Michelin (vraiment top, les Michelin Agilis 81) et une roue de secours de chaque marque. J’ai encore récupéré le pneu usé déjanté que j’ai installé sur le toit du CC, juste au cas où. Nous repartons à la tombée de la nuit et nous nous arrêtons à côté du commissariat de Plateria, avec l’assentiment des forces de l’ordre.

11 août 2015.

Muy tranquilo.
Muy tranquilo.

Nuit calme et fraîche, le soleil ne tarde pas à réchauffer le motorhome. Les policiers viennent nous saluer : oui, oui on a bien dormi et oui, oui c’est muy tranquilo aqui, muchas gracias. Nous reprenons la belle et bonne route vers le poste frontière de Kasani et faisons un dernier plein à Yunguyo, il paraît que c’est plus difficile en Bolivie. Il y a peu de monde à la frontière et la sortie du Pérou s’opère facilement, je change nos derniers soles en bolivianos avant de quitter le pays et, après négociations, j’obtiens même un meilleur taux que le taux officiel.

 

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