Argentine : Octobre-Novembre 2007

Qui : Nicolas et Catherine (Trésor et Princesse)

Quand : Octobre-novembre 2007

Comment : vol sec et sac à dos, transports locaux

Quoi : Compilation des mails envoyés à la famille et aux amis pendant le voyage

22/10/2007 : Princesse et Trésor en ARGENTINE

Bonjour à tous,

Ce vendredi 26 octobre, je pars avec Catherine en Argentine pendant 24 jours.

Nous irons vers le sud pour rallier Ushuaïa depuis Buenos Aires, traversant ainsi la Patagonie.

L’itinéraire projeté est le suivant : Bruxelles – New York – Buenos Aires – San Carlos de Bariloche – Puerto Madryn – El Calafate – El Chalten – Ushuaïa – Buenos Aires – New York – Bruxelles. J’enverrai de nos nouvelles en fonction des possibilités de communication internet.

Merci de me prévenir s’il faut changer, ajouter ou supprimer une adresse e-mail.

A bientôt,

Nico en pleine préparation.

 

29/10/2007 : Princesse et Trésor en ARGENTINE (1) – San Carlos de Bariloche

Bonjour,

Nous voici à Bariloche, petite ville de la Région des Lacs qui est frontalière au Chili.

Vendredi matin, alors que la plupart d’entre vous se rendait au boulot, nous prenions l’avion vers New York.  Partis à 10h, après huit heures de vols, nous arrivions à 12h à destination, compte tenu des 6 heures de décalage horaire.  Comme le transit entre les deux vols était de 10 heures, nous avons fait suivre le sac à dos pour le vol vers Buenos Aires et nous avons pris le métro, direction Manhattan, histoire de mettre notre long transit (ndla : il s’agit de la période entre deux avions et non pas d’autre chose) à profit.

Nous nous engouffrons dans une rame de métro vide, contents d’y trouver de la place assise, quand nous comprenons pourquoi ladite rame est vide : une odeur que des mots ne peuvent décrire poussent tous les voyageurs dans la rame suivante, laissant un laissé pour compte new-yorkais cuver sa cuite, dans sa mare de déjections, le ventre aussi rouge que son nez : il est beau le rêve américain.  En une bonne heure de métro, nous arrivons en plein centre, à « Ground Zero », sur le site des attentats du 11/9, à présent en pleins travaux.  C’est carrément gigantesque et donc très impressionnant, d’autant plus que les images passées en boucle nous reviennent à l’esprit et que nous voyons le mémorial.

Nous nous dirigeons ensuite vers la pointe de l’île, pour tenter d’y admirer la statue de la Liberté, perdue dans la brume : il ne fait pas très beau.  Après avoir mangé « sain » dans un snack, nous visitons l’église de la Trinité et son cimetière.  Dans l’église, un concert baroque est en pleine répétition.  C’est incroyable ce havre de quiétude dans le tumulte de la vie new-yorkaise, complètement chaotique.

Nous faisons également quelques pas dans Brodway avant d’aller dans Wallstreet, prendre un café au Starbucks du coin, et donner quelques conseils aux traders du NYSE (ndlr : New York Stock Exchange).  La nuit tombe (de même que la pluie) et il est temps de reprendre le métro en direction de JFK (aéroport international).  En raison des intempéries, l’avion décolle avec deux heures de retard : super.  Pour couronner le tout, la pouffiasse qui nous avait promis un hublot s’est plantée et on se retrouve en places centrales, derrière la cloison qui sépare les nantis en première classe de la plèbe en eco.
Nous arrivons donc à Buenos Aires avec deux heures de retard aussi, après 11 heures de vol.  Il fait super beau, plein soleil et pas de vent, mais pas que ça à faire : pas le temps d’en profiter pour le moment.

Notre destination est San Carlos de Bariloche, à 1.600 km au sud de Buenos Aires.  Renseignements pris, les avions du jour pour Bariloche sont complets, nous donc prenons un taxi qui nous amène au terminal des bus de Retiro (un bâtiment bien moche et plus grand que la gare du Midi à Bruxelles), où nous prenons le premier bus « tout confort » pour Bariloche.  Départ à 14h30, ils ne nous ont pas menti : le bus est bien « tout confort ». Nous pouvons en effet nous coucher totalement (même moi), et nous recevons un goûter, un dîner et un petit-déjeuner, ce qui seront utiles pour tenir les 18 heures de route…

Les paysages sont beaux, mais pas très variables : nous traversons la Pampa, région plate agricole du centre de l’Argentine.  Nous voyons ainsi les mêmes paysages sur des centaines de kilomètres (pour info, ce pays est grand comme 91 fois la Belgique ou 5 fois la France).

Le soir arrivant, vu notre état de fatigue (8h d’avion + 12h à New-York + 11h d’avion + 8h de bus (plus que 10 au moment où « Le soir arrivant …») = Princesse et Trésor over-groggy), et les deux verres de vin blanc argentin (une pure piquette de sauvignon), nous n’éprouvons plus aucune difficulté à nous endormir.

Le lendemain matin, nous nous réveillons à l’aube (jet lag oblige : à 6h du matin ici, il est 10h en Belgique) pour voir le lever du soleil sur les lacs de montagne de la région de Bariloche, où nous arrivons finalement vers 9h.  Direction le centre pour trouver un hôtel et se laver sous une douche chaude : nous n’étions plus très frais.

Ensuite, après un copieux brunch, nous prenons un bus vers le Cerro Campanario, dont l’ascension (300 m de dénivelé) est une partie de plaisir, pour arriver à 1.060 m et jouir d’un panorama magnifique à 360° sur les lacs, les forêts de pins et les montagnes encore enneigées.  Mais il fait un froid de canard (je ne sais d’ailleurs pas ce que ces canards ont à voir là-dedans) et il y a un vent, et même des vents, de tous les diables.

Nous redescendons à pieds et nous dirigeons vers Llao Llao, avec son hôtel luxueux que seuls ceux de la première classe qui étaient devant moi dans l’avion savent s’offrir.  Après un petit tour au Puerto Panuelo, d’où partent des petits bateaux de croisière, mais pas aujourd’hui en raison des élections présidentielles, nous rentrons à Bariloche en bus, sous la pluie.  La ville est plutôt morose du fait de son urbanisation peu contrôlée lors des dernières décennies, et du fait que presque tout est fermé en raison des élections.

A ce propos, comme au Mexique, aucun alcool n’est vendu ce jour, en raison des élections, qui selon les premières estimations, semblent avoir été remportées par une femme (celle de l’ancien président si j’ai bien suivi). Au programme demain : Villa La Angostura et le parc des Arrayanes, une variété très rare d’arbres de la famille des myrtacées, dont le tronc couleur cannelle pelle.

Gros bisous et hasta luego.

Nico – cansado

 

Un jour j'irai à NY avec toi.
Un jour j’irai à NY avec toi.

 

31/10/2007 : Princesse et Trésor en ARGENTINE (2) – El Bolson

 

Bonjour à tous,

Nous voici à El Bolson, à 130 km au sud de San Carlos de Bariloche, au fin fond de la magnifique « Région des Lacs ».

Dimanche soir, après vous avoir écrit, je me suis endormi comme une épave.  Il faut dire que le gros pavé de steak argentin (assorti de deux œufs, bonjour le régime diététique), arrosé de bière locale, le tout avec les deux nuits de merde (une dans l’avion et l’autre dans le bus), ont eu vite raison de moi. Lundi matin, nous avons pris un bon petit-déjeuner dans notre hôtel, avec vue sur le lac Nahuel Huapi, puis nous avons attrapé un bus vers Villa La Angostura (76 km au Nord de Bariloche, de l’autre côté du lac).  Cette petite ville est bien plus authentique que Bariloche, avec de belles constructions en bois. Elle constitue le point de départ (et d’arrivée) pour une belle randonnée de quelques 18 kilomètres. Nous avons traversé une réserve naturelle sur une presqu’île avant d’arriver au parc des Arrayanes, une variété très rare d’arbres, dont les argentins se plaisent a dire que ce sont les derniers au monde.  Ils sont particuliers car leur tronc pelle et a une couleur cannelle.  Pour le retour, nous avions réservé des places dans un catamaran, qui nous a ramené au port du lac (toujours le Nahuel Huapi) en 45 minutes.

Après une petite « comida del dia » bien arrosée (décidément, la Quilmes – bière locale – est délectable), le bus nous a ramené à Bariloche, où nous avons subi au pécher de la gourmandise : crème glacée au chocolat (ouh les vilains gourmands). Mardi matin, nous avons pris un bus pour El Bolson.  Après seulement dix minutes, le bus s’est arrêté au dépôt des bus parce que ses freins ne fonctionnent pas bien.  Il faudra quelques palabres entre le chauffeur et le mécanicien pour qu’on finisse par changer de bus.  La route de deux heures est splendide, nous laisse des vues impressionnantes sur le lac et les montagnes avoisinantes, sur lesquelles la neige tient bien, malgré la faible altitude (entre 2.000 et 3.000 m).  Nous approchons du 42ième parallèle sud et d’El Bolson.

Après nous être signalés à l’office du tourisme (nécessaire pour la randonnée en montagne), nous prenons une remise (comme un taxi) qui nous mène à un point de vue 1.000 mètres plus haut.  En chemin, nous croisons des courageux qui font la montée à pieds, et je ne suis pas très fier d’être un gros touriste fainéant, mais la Princesse est bien contente ne de pas suer cette longue montée (plus de 10 km).  Le taxi nous laisse lorsque la route s’arrête et nous devons continuer à pieds jusqu’au refuge Piltriquitron, en bas de la montagne rocheuse éponyme.  Encore une bonne heure de montée, et nous arrivons au refuge (1.500 m), avec la ferme intention d’y passer la nuit.  Nous sommes accueillis par un ermite aux cheveux hirsutes retenus par un lacet fluorescent, dans une cabane en bois à l’isolation non pas sommaire mais carrément absente.  Un poêle à bois réchauffe l’ambiance, de même que la bière brassée artisanalement.  Il est déjà 16h, il fait très froid et venteux, la neige commence même à tomber.  Nous conversons avec d’autres randonneurs et jouons aux cartes.

Pendant que la Princesse se repose, je pars faire un tour de reconnaissance pour la balade du lendemain, puis nous partageons la tambouille de notre hôte avant d’aller dormir sur des paillasses poussiéreuses.  Heureusement que nous avions nos sacs de couchages, car dès lors que le feu du poêle s’éteint, le froid s’empare de la cahute en bois.

Le matin, à l’aube, le ciel est dégagé et il a bien neigé la nuit.  Nous partons vers 8h, de sorte que la neige est encore bien solide, et montons avec l’espoit de toucher le sommet du Piltriquitron (2.260 m). Après une bonne heure de montée, nous sommes au pied de la montagne et commençons la lente et délicate ascension, dans la neige verglacée et les cailloux.  Arrivé à deux cent mètres du sommet, Catherine estime que la tâche est bien trop périlleuse (neige, cailloux et pas de crampon, ni de corde) et nous redescendons.  Histoire de ne pas passer pour des tapettes, nous descendons en un temps record : en ski-pet, qui comme son nom l’indique est du ski sur le pet.

De retour à la kasbah, les autres viennent à peine de se lever.  Nous rassemblons nos affaires et redescendons jusqu’au pueblo, en passant par le « Bosque Tallado » : des arbres taillés par des artistes locaux.  Nous voyons également plein de beaux oiseaux, dont je ne connais pas les noms.  Je dirais simplement qu’il y en avait des gros et des petits. Apres une éprouvante et longue descente, nous prenons un très bon menu dans un resto local, arrosé de Quilmes, ça devient une habitude, puis nous nous baladons en attendant le bus de nuit qui nous mènera jusqu’à Puerto Madryn, sur la cote est (océan Atlantique) : une bien bonne nuit en perspective.

Gros bisous à tous,

Nico – Quilmessifié

Piltiquitron
Piltiquitron

 

3/11/2007 : Princesse et Trésor en ARGENTINE (3) – El Calafate

 

Bonjour,

Mercredi soir, après vous avoir écrit, nous avons donc pris le bus depuis El Bolson, petite ville bien sympathique à 300 m d’altitude, de quelques 20.000 habitants, vers Puerto Madryn, grosse bourgade aux prises des vents marins, d’environ 74.000 habitants, et deuxième port de pêche d’Argentine.

Arrivés tôt le matin, après 12 heures de bus, nous avons commencé par le petit-déjeuner, puis nous avons loué une voiture, une rutilante Chevrolet Corsa (comme Opel) et nous sommes partis pour quelques 330 kilomètres à travers le cap Valdes, que dis-je c’est un cap, c’est une péninsule!
Cette Péninsule Valdes fait 3.600 km² (soit 22 fois la Région de Bruxelles-Capitale) et compte 400 km de côtes, le tout formant une grande réserve naturelle où cohabitent animaux et touristes.  Le paysage ne varie pas beaucoup : entre steppe et désert.

Des animaux, on en a vu : des guanacos, des nandous, des moutons et des vaches (élevage) des lièvres, des espèces de tatous, tout ça sur une piste en cailloux, lancé à du 80 km/h parce qu’on devait plier le tour de la péninsule (230 kilomètres) avant la tombée de la nuit.  Sur cette piste caillouteuse, j’ai fait quelques dérapages contrôlés, et beaucoup de dérapages incontrôlés, le tout en essayant d’éviter les grosses pierres (de peur de percer le réservoir) et les moutons (de peur de salir la belle carrosserie).
Nous avons commencé par la Punta Norte (la pointe Nord), où nous avons eu la chance de voir non seulement des éléphants de mer, des otaries, mais aussi et surtout des orques qui se font rares en cette saison, c’est bien connu.  Puis, après un rapide pique-nique, nous avons pris la direction de Punta Delgada (la Pointe Mince) où nous avons vu des pingouins de Magellan et encore des éléphants de mer, de même que des cormorans.

Le soir, après une longue nuit dans le bus, les quatre heures de piste et le soleil couchant sur la plage de Puerto Piramides (250 habitants, 500 touristes et 30 baleines), il ne nous a pas fallut grand chose pour sombrer dans les bras de Morphée. Le lendemain matin, pas le temps de petit-déjeuner, nous sautons dans le bateau de Tito Bottazzi qui est mis à la mer par un gros tracteur (parce qu’il n’y a pas d’appontement à Puerto Piramides, c’est scandaleux).

Après dix minutes de navigation dans le golfe, nous apercevons notre première baleine (ça change de celles échouées sur la plage de la mer du Nord), puis son petit.  Mais ils ne remontent pas souvent à la surface et nous restons sur notre faim alors Captain’Tito lance sa barque de l’autre côté du golfe où nous avons le privilège d’assister aux câlins entre une maman baleine et son petiot, comme c’est choux (non, je fais le malin, mais c’est vraiment impressionnant).

La petite croisière se terminant, nous repartons vers Puerto Madryn, à 90 km, au volant de notre bolide, essuyons avec succès un contrôle de police et prenons le bus de 15h pour Rio Gallegos. Partis avec un peu de retard, le bus traverse toute la Patagonie côtière vers le sud.  Le paysage est monotone et désertique, juste quelques vaches et quelques moutons disséminés ci et là au gré des Estancias et des Chacras (grandes fermes et petites fermettes).

Arrivés à Rio Gallegos avec deux heures de retard (bof, sur un trajet de 16 heures, on n’est plus à deux heures près), nous repartons directement pour El Calafate, et hop encore 5 heures de bus.  Nous y arrivons à 13h et sommes à présent déjà à 2.800 km au sud de Buenos Aires (1.400 km de Puerto Madryn, Ushuaia n’est plus qu’a 863 km).   Cet après-midi, nous faisons les démarches en ville pour trouver une agence avec laquelle nous pourrons voir les glaciers du coin.  Ces glaciers sont en fait différentes terminaisons de l’immense glacier « Hielo Continental », à cheval sur l’Argentine et le Chili : environ 500 km de long.  Après notre longue nuit et notre longue matinée dans les bus, on avait bien faim, alors on s’est offert un « parrilla tenedor libre » (un buffet barbecue à volonté), on s’est bien bâfrés, surtout la Princesse d’ailleurs!  Pour digérer, nous allons faire le tour de la laguna Nimez et voir le Lago Argentino (le plus grand lac d’Argentine).

Gros bisous,

Nico, bien mangé et bien bu, la peau du ventre bien tendue.

Valdes
Valdes

6/11/2007 : Princesse et Trésor en ARGENTINE (4) – El Chalten

 

Bonjour,

Samedi soir, on s’est endormi comme des loques, après notre long trajet jusqu’à El Calafate.

Le lendemain, nous avions réservé une excursion vers le Glacier Perito Moreno, le clou du spectacle des glaciers (en tout, la région compte 13.000 km² de glace, soit quasi la moitié de la Belgique).  Après une heure de bus vers le port, nous embarquons sur le lac Argentino pour un safari Glaciar, en fait une petite balade d’un peu plus d’une heure qui permet d’approcher le géant : le front de glace du glacier tombe directement dans le lac.  Ce front a plusieurs centaines de mètres de long et à certains endroits, plusieurs dizaines de mètres de haut!  De temps en temps, un morceau se décroche et tombe dans l’eau, créant des vagues.  Après le petit tour en bateau, le bus nous amené jusqu’à un réseau de passerelles sur la colline qui fait face au glacier.  De là, nous avons également une bonne vue sur la hauteur, et sur la mer de glace qui s’avance d’environ deux mètres par an.  Nous jouissons du spectacle avec les hordes d’autres touristes, et espérons voir des blocs gros comme des maisons tomber dans l’eau laiteuse du lac. Le soir, nous faisons la connaissance de deux belges et d’un colombien.  Ce dernier loge dans une chambre contiguë à la nôtre, mais ne vend pas de coke… Ce lundi, nous nous levons encore plus tôt (6h30) pour un départ à 7h, vers « la croisière s’amuse, le retour ».  Nous avons cette fois mis le doigt dans l’engrenage infernal du tourisme de masse, mais ça serait dommage de rater les trois glaciers de l’excursion : Upsala, Spegazzini et Onelli.

Par la même occasion, nous avons droit a une petite promenade dans la baie d’Onelli, à travers une forêt de lenguas, les arbres typiques de la contrée.  Nous naviguons plusieurs heures sur le plus grand lac d’Argentine, croisant des icebergs plus gros que notre bateau, et dont le bleu témoigne de l’age des glaces (plus c’est bleu, plus c’est comprimé, et plus c’est vieux).

Enfin, nous voyons le glacier Upsala dans un déluge de vent et de pluie : le soleil n’est pas au rendez-vous.  Ce glacier n’en reste pas moins impressionnant : 595 km² à lui tout seul, rien que son front de glace sur le lac fait 4 kilomètres : de quoi servir des whiskys on the rocks à toute la planète ! Le soir, pour fêter ça, et après une heure de file pour changer des € en pesos (hé oui, ce n’est pas gratuit ici), nous repartons vers le tenedor libre : le plein de viande svp. Ce matin, nous reprenons un bus (ça nous manquait) pour El Chalten, un bled perdu de 500 habitants, crée en 1985 pour peupler la région, histoire de montrer au Chili que ces terres n’étaient pas à prendre.  C’est une petite ville émergeante, où tout reste à faire (pas de trottoir, pas de banque, pas d’hôpital, pas de route) mais ça a son charme.  El Chalten est à 230 km d’El Calafate, ce qui nous fait presque 4 heures de bus, la route n’étant pas entièrement asphaltée.  Ce trajet est des plus agréable car il permet de voir la « vraie Patagonie » : des vastes plaines tantôt de touffes sèches, tantôt d’herbe grasse, des montagnes parfois plates, usées par l’eau est le vent, et d’autres acérées, comme dans les Alpes.  Nous longeons alors le lago Viedma, dans lequel vient fondre le glacier du même nom.

Nous arrivons à El Chalten vers 11h, nous avons du mal à y trouver une chambre libre.  Il y a déjà plus de touristes que d’habitants ici.  Ensuite, nous allons nous promener vers El Chorillo del Salto, cascade de 15 m de haut, ce qui nous fait une agréable mise en jambe d’une dizaine de kilomètres, bonne préparation pour les 30 km de l’expédition de demain. Au fait, qué nouvelles de la Belgique?  La connexion internet par satellite n’est pas assez rapide pour surfer sur lesoir.be  Par ailleurs, vous serez ravi comme nous d’apprendre que notre chère patrie est répute jusqu’au fin fond de la Patagonie.  En effet, Eduardo, le gérant de l’agence Lade (avions) m’a dit « colombophilos » quand je lui ai avoué ma belgitude.  Ainsi, la réputation des pigeons belges nous a précédée.  Et à propos de pigeons belges, même Manuelo, l’ermite du refuge du Piltriquitron était au courant de ce petit pays où les gens ne s’accordent pas sur des problèmes linguistiques… j’étais moins fier.

Voilà, à bientôt pour d’autres aventures.

Nico, un peu givré.

Perito Moreno
Perito Moreno
Caliente !
Caliente !
Ils sont au courant.
Ils sont au courant.

 

10/11/2007 : Princesse et Trésor en ARGENTINE (5) – Punta Arenas (CHILI)

Bonjour à tous,

C’est du Chili (pas con carne) que je vous écris ce mail.  Mais suivons le cours de l’Histoire… Mercredi matin, nous avions rendez-vous à la Casa de Guias d’El Chalten, à 7h00.  Nous y trouvons nos guides (dont l’un, pour une fois, s’appelait Nathalie, et c’était donc une!  Hommage à Gilbert) ainsi que nos compagnons d’aventures.  Nous prenons le matériel (cordes, harnais et crampons) et partons pour une longue marche de trois heures jusqu’à la Laguna Torre, où nous devons traverser le Rio Fitz Roy à l’aide d’une tyrolienne, c’est à dire que nous sommes suspendus au-dessus du Rio par un harnais, et que nous tirons sur une corde pour atteindre l’autre rive : très amusant.

De là, nous avons vue sur le lac d’un bleu laiteux (en raison des sédiments apportés par le glacier) sur lequel flottent des icebergs libérés par le Glaciar Torre.

Puis nous montons sur la moraine rocheuse, ça monte et ça descend, pas toujours facile, mais il y a des cordes aux passages les plus techniques.  Ainsi, après 5 heures de randonnée depuis la Casa de Guias, nous arrivons enfin sur le Glaciar Torre, la target du jour!  Nous chaussons les crampons indispensables pour le ice-trekking (rando sur le glacier), heureusement que l’agence avait une paire adaptable à ma taille 48 (pas comme au Ladakh – represent Marc).

Nous marchons alors sur le glacier quelques dizaines de minutes, traversant des crevasses, des ruisseaux dont l’eau n’est pas riche en sels minéraux et oligo-éléments (car c’est de l’eau pure qui n’a pas touché la roche) puis faisons une pause-escalade.  Dans le creux d’une crevasse, nos guides ont improvisé un mur d’escalade que nous montons, encordés, au moyen de nos crampons et des piolets.  Sportif!  Enfin, nous mangeons notre casse-croûte et reprenons le chemin du retour, le Rio etc.

Nous arrivons finalement vers 18h à El Chalten, soit après 11 heures d’expédition, mais ce n’était pas bien difficile pour nous : Princesse avec son expérience au Signal de Botrange à 17 ans et moi au Stok Kangri en juillet 2007, nous formions un couple polyvalent et nous l’avons prouvé.
Inutile de vous dire que nous n’avons pas eu la moindre crampe et que le lit douillet n’a pas servi à grand’chose. Le lendemain, jeudi matin, nous sommes montés jusqu’au Mirador de los Condores, d’où nous avions un large panorama sur la petite ville en devenir (toutes les rues sont en chantier) et les montagnes enneigées Cerro Torre et Fitz Roy (3.400 m) qui accrochent les nuages.

S'aimer, ...
S’aimer, …
Sur le fil.
Sur le fil.
El Condor Pasa.
El Condor Pasa.

Puis nous avons pris le bus de 13h pour El Calafate, où nous sommes passés devant la seconde résidence du couple présidentiel, mais comme ils n’étaient pas là (la nouvelle présidente, femme de l’ancien président, batifole avec la présidente du Chili : soirée tupperware ou je ne sais quoi au programme), nous ne sommes pas entrés. Enfin, vendredi, nous avons pris un bus pour Puerto Natales, au Chili.  En effet, pour arriver à Ushuaia par voie terrestre, différentes options s’offraient à nous, et nous avons pris celle du Chili.  Le passage de frontière est assez insolite : nous quittons la route d’asphalte pour une route « consolidée », traversons une estancia (grosse exploitation fermière et d’élevage, dont le logis forme un petit village), puis nous passons d’abord le poste argentin, et quelques kilomètres plus loin, le poste chilien où nos affaires sont fouillées.

Fait étonnant : sur les cartes géographiques des pays (Chili et Argentine), ils comprennent un large secteur de l’Antarctique comme étant possession nationale, or le Traité de l’Antarctique de 1959 prévoit une gelée (c’est le cas de le dire) des revendications territoriales pour ce continent.  Encore plus étrange, sur les cartes argentines, les îles Falkland sont Islas Malouinas et terres argentines…  Qu’en penserait la Dame de Fer? Nous arrivons à Puerto Natales, petite ville chilienne lovée dans la « Seno Ultima Esperanza » (Baie de la Dernière Espérance).  Comme il n’y avait donc aucun espoir, nous sommes repartis en bus vers Punta Arenas (la Pointe de Sable), bordée par le légendaire Detroit de Magellan, qui permet aux gros bateaux sans capitaine Haddock (ou plutôt ad hoc) d’éviter le tumultueux Cap-Horn.  Après cette longue journée de bus, qui aura au moins eu le mérite de nous laisser voir de somptueux paysages argentins et chiliens, et aussi de couper le courant d’une pauvre famille de Rio Verde (en passant, le bus a arraché un câble), nous avons trouvé un logement et un fabuleux resto.  Au menu : crabe royal (le fameux Centolla), spécialité locale, arrosé d’un bon chardonnay chilien de Concha y Toro (vin blanc).  Resto convivial et menu première classe avec comme dessert, de la glace au calafate, l’arbuste régional. Aujourd’hui samedi, journée pas très productive pour trouver un bus vers Ushuaia (14 heures de trajet et à nouveau passage de frontière) et pour préparer l’excursion de demain : navigation sur le Detroit de Magellan, pour arriver à Porvenir, la plus grosse agglomération de Tierra Del Fuegeo Chilenas (5.000 mille habitants) établies par des immigrants croates en 1879.

Aujourd’hui, nous avons également fait le grand tour de la ville et visité le cimetière, qui témoigne d’une part de la mixité de la population immigrée d’Europe, et d’autre part de la richesse de certains de ces derniers, au vu de l’ampleur de leur dernière demeure. Ce soir, happy hour au Quijote (on va goûter du Pisco Sour – special dedicace John), puis repas de poisson (peut-être encore du crabe) dans un resto familial.

Gros bisous,

Nico – dans son panier de crabes.

Appétissant.
Appétissant.

 

14/11/2007 : Princesse et Trésor en ARGENTINE (6) – Ushuaia

 

Bonjour à tous et merci pour vos messages.

Samedi soir, après le mail, nous avons donc fait un tour au Happy Hour du Quijote.  Au programme, pisco sour et vania (sorte de vin liquoreux aromatise au cacao), puis nous avons poursuivi notre séjour gastronomique à La Marmita, pour un bon plat de poissons, avec une très bonne bouteille de chardonnay.  Les desserts locaux n’étaient pas en reste non plus.  Puis, après ce bon repas, un gros dodo dans notre hôtel Patagon Inn, qui n’avait d’ailleurs rien de inn du tout. Dimanche matin, debout à 8h, nous traversons la ville qui est déserte.  Seuls quelques collectivos animent cette cite ensoleillée battue par le vent.  Nous sautons dans une voiture qui traverse la ville à tombeaux ouverts, passant à côté du cimetière…

Arrivés à l’embarcadère de Tres Puentes, nous prenons un ida y vuelta pour Porvenir.  La traversée du détroit de Magellan est bien agréable, dure dans de bonnes conditions 2h30 (ce fut le cas), en compagnie de quelques rares touristes comme nous et de nombreux locaux qui font le trajet pour visiter la famille.  Le ferry nous débarque enfin sur la Tierra del Fuego, qui est une île séparée du continent américain par le détroit de Magellan.  Les deux tiers de la Terre de Feu sont chiliens, le reste (1/3, bravo !) est argentin, bien que ces derniers en revendiquent plus. Porvenir est une bien petite ville, très calme et nous en faisons vite le tour.  Des petites maisons en tôles ondulées et en bois, quelques larges avenues bétonnées et le reste en terre consolidée, le tout balayé par des vents froids et violents (dépassant fréquemment plus de 100 km/h, mais heureusement pas ce dimanche, pendant lequel nous aurons tout de même essuyé une solide averse de grêle, entre deux rayons de soleil).

Porvenir.
Porvenir.

Mais déjà c’est l’heure du retour, nous nous installons sur notre yacht, bien au chaud, quand l’arrivée des vents violents et des grosses vagues se fait ressentir.  En dix minutes, c’est la cohue à bord, une gamine quiche sur le pont arrière, une grand’mère décide de donner généreusement aux poissons son dernier repas, une jeune fille fonce aux toilettes, et quelques hublots sont baptisés (ici, avec le vent, la chute parabolique n’a plus sa loi).  Le steward ne sait plus où donner de la tête, ni du désodorisant (Axe et Instanet y sont tous les deux passés).  Les quelques vaillants sourient en espérant ne pas se trouver mal juste après.  Enfin, l’estomac un peu retourné, mais fidèle, nous arrivons au port et prenons un taxi pour le centre, où nous prouvons notre confiance en notre organisme en reprenant un bon centolla (crabe royal ou araignée géante) avec une bonne bouteille de blanc, pour tenir le rythme.

Le lendemain matin, lundi, nous prenons le bus pour une longue journée, d’abord jusqu’à Rio Grande, en Terre de Feu.  Nous devons donc à nouveau prendre le bac, ce que nous faisons à Punta Delgada (seulement 20 minutes), puis la route bien asphaltée se transforme en piste poussiéreuse, les cailloux volent sous la carrosserie et font du bruit comme du pop corn dans une casserole : le Chili n’a pas jugé utile d’achever la seule route qui mène à la partie argentine de l’île.  Le passage de frontière se passe sans encombre et nous retrouvons une bonne route.  A l’entrée de Rio Grande, les autorités ne manquent pas de rappeler que les Falkland/Malouines sont argentines, qu’ils y retourneront et que les héros sont tombés pour la patrie.

A Rio Grande où nous arrivons vers 16h30, changement de bus, et c’est reparti (17h00) pour trois heures : encore 230 km avant le bout du monde (en fait, ce n’est pas le vrai « bout du monde », car il y a la partie chilienne et Puerto Williams qui sont encore plus au sud, de même que les îles Sandwich de la Grande-Bretagne).  En route, nous traversons d’abord le nord et le centre de l’Ile de feu, similaire à la Patagonie, puis nous passons les montagnes enneigées : il s’agit de la queue de la chaîne des Andes, qui se termine ici en tombant dans la mer.  Malgré la faible altitude (moins de 1.500 m), nous passons dans un déluge de neige, puis une demi-heure plus tard, le soleil brille quand nous entrons dans la ville du bout du monde, bordant le canal de Beagle.  Nous prenons la dernière chambre d’un B and B bien sympathique, puis allons manger une bonne pizza arrosée d’un succulent Torrontes (vin blanc).  En rentrant pour dormir, il fait super froid, pourtant, c’est le printemps.

Ce matin, après le petit-déjeuner en compagnie de deux retraités néerlandais, nous allons au port touristique pour une petite croisière sur le canal de Beagle.  C’est étonnant de voir les montagnes tomber si près de l’eau.  Nous sommes dans un petit bateau qui balance pas mal, mais nous sommes rôdé maintenant.  Petite pause sur l’Ile de Bridges, qui fut habitée par des yamanas (tribus pré-magellanique) du nom du pasteur qui avait établi un dictionnaire anglais-yamana, qui d’ailleurs ne sert plus à rien car il n’y a plus de yamana (dixit Princesse, une historienne méconnue de Belgique).  Nous approchons ensuite près de l’île aux lions de mers et cormorans : nous les entendons crier et se battre pour une bonne place au soleil.  Enfin, nous arrivons au phare de l’Eclaireur, blanc et rouge, légendaire.

Beagle.
Beagle.

Après cette passionnante croisière de près de 4 heures, j’ai bien envie faire une surprise à la Princesse : on va s’envoyer en l’air.  Alors nous prenons la direction du club aéronotico et en dix minutes, nous nous trouvons à bord d’un petit avion quatre places (cherokee viper) et nous survolons le canal de Beagle, le fameux phare et la ville (une demi-heure).  Nous avons une vue magnifique, le souffle coupé.  Nous recevons même un petit diplôme.  Waow.  Et nous voici de retour sur le plancher des vaches. Au programme demain : petite rando jusqu’au Cerro Martial et son glaciar (en fonction de la météo,  aussi capricieuse qu’une gonzesse) puis visite du musée maritime (ancien bagne). Jeudi, retour à Buenos Aires.

En l'air.
En l’air.
Ushuaia
Ushuaia

Gros bisous,

Nico – jusqu’au bouttiste.

 

17/11/2007 : Princesse et Trésor en ARGENTINE (7) – Buenos Aires

 

Bonjour,

Nous étions hier matin encore à Ushuaïa, au bout du monde, mais nous n’étions pour autant pas au bout de notre voyage : nous voici maintenant à Buenos Aires.  Mais respectons la chronologie…

Mercredi, nous avions au programme la randonnée jusqu’au Glaciar Martial ainsi que l’ancienne prison, devenue musée.  La randonnée s’étant transformée en expédition, nous avons remplacé le musée par la Casa del Gobernador. Après un solide petit-déjeuner, nous suivons le chemin pour le Cerro Martial renseigné par l’office du tourisme.  Très vite, le beau sentier balisé se transforme en gadoue spongieuse et glissante, ci et là, nous traversons un ruisseau sur un petit pont de bois qui ne tenait plus guère que par un grand bout de bois et deux piquets tout droit.  En plus, ça monte bien et nous arrivons dans la neige après trois heures d’un laborieux chemin.  Ce n’est pas mieux sur le manteau blanc : ça glisse terriblement, mais les paysages sont bucoliques et agréables.  Néanmoins, certains passages sont si difficiles que je lance mon écharpe à Princesse, qui l’agrippe en guise de corde afin de poursuivre l’ascension (ndlr : ces cascades sont réalisées par des professionnels – ne faites pas ça chez vous! don’t try this at home!). Il nous faudra finalement cinq heures pour arriver jusqu’au Glaciar, d’où le point de vue sur la ville et le canal de Beagle est magique.  Heureusement, le soleil est au rendez-vous, bien que l’accueil reste glacial (ben oui, près du glacier…).

Cours martiale.
Cours martiale.

Pour redescendre vers la ville, on ne fait pas les warriors et on prend un chemin consolidé.  Enfin arrivés dans la baie d’Ushuaïa, nous avons encore le temps de faire un saut à l’ancienne résidence du gouverneur, puis nous allons recharger nos batteries dans un tenedor libre, arrosé d’un bon vin rouge (malbec, un classique de l’Argentine). Jeudi matin, nous prenons un taxi pour l’aéroport et l’avion décolle à 12h10.  En 3h20, nous allons remonter les plus de 3.000 km qui nous séparent de Buenos Aires, où nous arrivons après un vol agréable (survol de la Péninsule Valdes et de la Pampa) vers 15h30.  Ce vol nous évite un trajet de 50h de bus, oui, oui : 50h…

A Buenos Aires, il faut beau et chaud, mais catastrophe : on a oublié le gel douche à Ushuaïa!  Bon, remis de nos émotions, nous sautons (littéralement) dans un bus (le 37) vers le centre ville (côté place du Congrès).  Nous trouvons une auberge de jeunesse bien touristique et bien bruyante, comme on n’aime pas, mais tout le reste autour est complet, alors on s’en contente (en fait, tout est complet parce qu’il y a un congrès place du Congrès – ça ne s’invente pas).  Nous avons fait un tour jusqu’à la place de Mai, où nous avons assisté au cérémonial de la descente du drapeau (tous les jours à 18h55 pour ceux que ça intéresse).

Buenos Aires.
Buenos Aires.

Nous avons fini la soirée à l’historique bar des 36 billards (j’ai pas compté), où après une petite partie de boules, nous avons assisté à un grand show de tango, en sirotant un Chandon (pas Moet & …, il s’agit simplement d’une méthode champenoise locale).  Nous voici plongés dans une ambiance que les moins de 50 ans ne peuvent pas connaître…  Danse de contact, assez sensuelle, entre une sorte de rital aux cheveux gominés et une petite minette aux bas résilles et à la jupe très fendue.  La soirée a connu son apogée lorsque ladite minette est venue m’inviter pour un petit tango langoureux.  L’émotion du premier contact passée, je me tenais à carreau parce que la Princesse contrôlait du regard.  Aussi, je gardais mes distances et surtout, je me sentais terriblement gauche, avec mon mètre nonante-six et la raideur qui me caractérise, cette petite midinette au décolleté pigeonnant (mwouais elle n’avait pas grand’chose dedans – commentaire du caporal en chef) et aux jambes longilignes et musclées.  A la fin de ce tango pitoyable, j’ai dû faire comprendre à cette pauvre petite que ce n’était pas possible avec moi.  Et la belle d’aller se consoler chez sa demi-portion engominnée.

Ce matin, plein soleil et visite du Palais du Gouvernement, puis passage dans l’avenue du 9 Juillet, soit-disant la plus large avenue du monde (en fait d’accord, deux fois 10 bandes plus les bermes centrales, c’est large, mais j’ai vu pareil à New Delhi et à Pekin), puis nous avons achevé la journée dans puerto Madero, le port entièrement rénové et réhabilité (si on pouvait faire pareil à Bruxelles, enfin les politicards jouent à un autre jeu pour le moment). Demain, un dernier tour en ville (la Boca), puis avion en fin de journée.  Après la nuit dans l’avion, arrivée à New-York, où nous espérons faire un tour à Times Square et Central Park, sauf si notre passeport n’est plus valide, auquel cas nous terminerons comme Tom Hanks dans son Terminal…

Gros bisous,

Nico – Tango & Cash

18/11/2007 : Princesse et Trésor en ARGENTINE (8) – New York (USA)

 

Bonjour à tous,

Buenos Aires – New York – Brussels … The international globetrotters are here! La dernière journée à Buenos Aires fut bien remplie : quartier très (pour ne pas dire trop) touristique de la Boca, puis celui de Recoleta et enfin départ vers New York. Apres une longue nuit d’avion, nous voici dans un Burger-King à Big Apple, pour vous écrire ce mail. Ce matin, nous avons mangé un Mac-Morning (avant midi), et nous nous sommes promenés, la tête en l’air, dans Brodway, Madison, etc. Demain, retour dans notre chère et tendre patrie : l’avion décolle ce soir, nous arrivons vers 8h00 à Bruxelles et prendrons directement la direction du boulot!

Gros bisous,

Nico – au pays des gratte-ciel.

 

20/11/2007 : Princesse et Trésor en ARGENTINE (9) – Bruxelles (Belgique)

 

Bonjour à tous,

Notre petit séjour à Buenos Aires fut bien agréable, avec un beau soleil et entre 25° et 30°.  C’est une ville énorme (3 millions d’habitants le centre, 13 millions avec la périphérie), dont nous n’avons vu qu’une toute petite partie.  On se croirait dans une ville européenne, du fait de ses habitants, d’origine européenne et de son architecture proche de la notre.  Le seul danger que j’ai ressenti dans la ville était dans la rue : les voitures.  En effet, pour l’automobiliste argentin (c’est valable dans tout le pays), le piéton est quantité négligeable : nous sommes bien au pays de Fangio. Comme j’ai dû me hâter dans les derniers mails (BA + NY), voici quelques détails.   Vendredi, nous avons commencé la journée par la visite guidée du Palais des Congrès, un bâtiment immense, inspiré du Capitole (aux States), dont le coût final fut le double du budget initial (c’est un peu leur Berlaymont à eux).  Puis, nous avons parcouru cette immense avenue du 9 de Julio qui a été réalisée à grands coups d’expropriations au 20ième siècle.  Nous avons terminé notre balade par le quartier de Puerto Madero, le vieux port qui a été rénové en port de plaisance, avec plein de restos, des logements et des immeubles de bureaux. Nous y avons englouti 1/2 litre de glace de chez Freddo (le glacier « Zizi » ou « Capoue » local), dont la glace au « dulce de leche » est un régal : il s’agit d’une sorte de confiture de lait (comme du Nutella, mais sans choco, plus crémeux et avec un léger goût de caramel).

Samedi matin, nous avons pris un bus pour le quartier populaire de la Boca.  Il s’agit d’un quartier où la classe déshéritée de Buenos Aires s’est installée, dans de simples maisons en tôle ondulée et en bois.  Comme c’était bien tristounet, certains artistes locaux ont peint les maisons d’une rue (« Caminito ») avec des belles couleurs bariolées (en fait les fonds de pots des peintures des bateaux du port voisin), agrémentant certaines de statues en papier mâché représentant Evita Peron, Maradona, Fangio et les autres fiertés nationales.  Le résultat en fait un fameux attrape touriste où on peut prendre des photos avec un sosie de Diego Maradona (una foto con Diegooo) ou des pseudo danseurs de tango.

Buenos Aires.
Buenos Aires.

Ensuite, nous avons pris le métro pour le quartier plus riche de Retiro puis nous avons fait un saut sur la tombe d’Eva Maria Duarte, dont les argentins ont fait un mythe et qui jamais n’évita Peron, quoi que son nom en dise (trop forte, celle-là).

En fin d’après-midi, nous avons pris un bus pour l’aéroport Ezeiza, traversant la ville et prenant ainsi toute sa mesure (on est passé devant des numéros 13.000 d’une des grandes avenues).  A l’aéroport, la Princesse a fait tonner le son de sa douce voix quand la poufiasse du check-in (on a été gâté de ce côté-là) nous annonce que non seulement on n’aura pas de sortie de secours (pour mes grandes jambes), ni de hublot, mais encore qu’on ne sera pas l’un à côté de l’autre.  Seule l’intervention efficace de la Supervisor réglera le contentieux. Dimanche, après une excellente nuit sur les sièges pourraves de l’airbus 767-300 d’American Airlines, nous arrivons vers 6h30 à JFK.  Après les formalités et le trajet de métro, nous sortons de la station de Lexington avenue, en plein centre de Manhattan, à 8h00!  On attraperait un torticolis à lever la tête pour voir les gratte-ciel.

Nous commençons par l’imposant siège des Nations Unies, puis nous continuons vers le Chrysler Building et la Grand Central Station.  Nous empruntons Madison avenue et la E. 31st street pour rejoindre le légendaire Madison Square Garden où tant de stars (artistes et sportifs) se sont produites, mon nom figure maintenant dans le « hall of fame » (jusqu’à ce qu’ils effacent le tag).

NY.
NY.
Time Square.
Time Square.
Central Park.
Central Park.

Après un bref passage à l’Empire State Building, nous arrivons à Times Square par Brodway.  C’est incroyable ce paradis de la consommation et de la publicité : il y a des écrans géants sur tous les immeubles, mettant en avant les marques les plus connues.  Nous arrivons ensuite au Rockefeller Center, où nous montons (en ascenseur) au 67ième étage.  Encore deux étages de plus et nous sommes sur le toit de la tour, la vue porte jusqu’à la Statue de la Liberté et sur quasi toute l’île de Manhattan.  Nous rejoignons enfin Central Park par la fameuse 5th avenue, bordée de boutiques de luxe (il y a même un NBA Store).  A 15h30, nous quittons le centre et embarquons dans l’avion à 17h30.  Il décollera avec une bonne heure de retard, en raison d’un embouteillage d’avions (une trentaine dans la file d’attente).   Lundi matin, nous étions déjà au boulot, histoire de gagner de quoi faire d’autres voyages!

Dans mon prochain mail, quelques photos et le bilan chiffré du trip.

Gros bisous,

Nico – home sweet home.

 

22/11/2007 : Princesse et Trésor en ARGENTINE (10) – Bilan et photos

Voici le bilan chiffré du voyage :

* Transports :

Nous avons parcouru en tout presque 40.000 km, répartis comme suit :

– avions internationaux (BXL-JFK-BA et retour) : 29.000 km (en 37h de vol)

– avion local (USH-BA et survol Beagle) : 3.200 km (en 4h de vol)

– bus longues distances (3 nuits et 2 journées) : 4.950 km (en 68h de route – soit une bonne moyenne de 73 km/h)

– bus courtes distances : 1.330 km (en 27h de route – soit une moyenne pas terrible de 49km/h)

– bateau : 235 km (en 17h de croisière s’amuse – grosse approximation car dépend des courants)

– métro : 130 km (en 5h de subway)

– taxi : 52 km (en 2h de trafic)

– voiture : 430 km (en 6h de route/piste)

– pieds : 356 km (en 124h d’usage de semelle)

 

* Alimentation (pour nous deux, sauf mention contraire) :

Nous avons bien mangé :

– 4,5 kg de viande (principalement du bœuf)

– 8 pizzas

– 12 flans caramel

– 350 gr de dulce de leche

– 42 patisseries

– 5 centollas (crabes royaux)

 

Et nous avons bien bu (surtout Princesse) :

– 8 litres (7 de Quilmes et 1 d’Isenbeck)

– 8 bouteilles (deux méthodes champenoises de Chandon, un blanc piquette, un blanc torrontes, deux blancs chardonnay, un rouge malbec et un rouge je ne sais plus quoi)

– plein d’eau et des limonades

– 2 pisco sour

– 2 vania

 

* Divers :

– on a vu six baleines, quatre orques, une centaine de pingouins, de phoques, d’otaries, d’éléphants de mer et des milliers de moutons, de vaches, de pigeons et de touristes (il n’est pas indispensable de faire une association d’idées entre les deux derniers)

– plus de 180 minutes de film format mini-dv

– 704 photos numériques (8Mpix)

– 8 glaciers

– quelques bimbos (à Buenos Aires)

– 1 esclandre (à l’aéroport de Buenos Aires)

– 1 tango (sans cash)

– 3 nuits d’avion, 3 nuits dans les bus, 1 nuit dans un refuge et 17 nuits dans un vrai lit

– 1 colombophile reconnaissant la qualité des pigeons belges

– 6 passages de frontière (2 fois 3)

– 1 sosie de Diego Maradonna

– 328 sosies de Fangio