De Cartagena à Popayan (du 21.04.2015 au 11.05.2015 – 2.005 km – 31.384 km cumulés)

21 avril 2015.
La journée fut bien longue et n’est pour autant pas encore terminée. Comme nous, de nombreux voyageurs motorisés ont voulu profiter de l’aubaine offerte par FerryXpress pour rallier la Colombie depuis le Panama, l’alternative étant le bateau RoRo qui requiert une bonne dizaine de jours au lieu de trois et est quatre fois plus onéreux. Du coup, les autorités douanières colombiennes ont beau être bien organisées, ça prend du temps pour sortir la paperasse de tout ce petit monde.

On patiente.
On patiente.

Débarqués du ferry à 19h, ce n’est que vers 22h que nous avons enfin accès aux véhicules pour les contrôles de routine. Dans l’absolu, trois heures d’attente, c’est bien peu, mais pour les petits qui ont faim, soif et qui tombent de fatigue, c’est moins évident. Avec Michaël (La Vie Devant), nous mettons doucement la pression pour que nos véhicules soient libérés en priorité, et ça marche. En sortant du port à 22h30, nous arriverons au bivouac derrière l’hôtel Hilton, en compagnie des Suisses de La Vie Devant – Les Kilomètres Derrières et des Parigots Jil et Corinne, assez rapidement pour une première nuit sur le territoire de la Colombie, ce « petit » pays de 1.138.914 km², soit 37 fois la Belgique, dont une grande partie occupée par le bassin amazonien où nous n’irons pas.

22 avril 2015.
Le bivouac est super, mais en plein cagnard et sans service, or le gaz ne suffit pas à lutter contre la chaleur pour faire tourner le frigo. Pour avoir des bières au frais, il faut le brancher sur le 230V, d’autant plus que je l’avais éteint pendant la traversée en ferry. Nous partons alors à l’hôtel Bellavista qui offre des places à l’ombre et les facilités d’usage, face à la mer. Puis sans tarder, nous nous rendons dans le centre historique de Cartagena de Indias, première cité fondée par les Espagnols en Amérique. Pour se protéger des assauts des pirates, des fortifications ont été érigées sur plusieurs kilomètres.

Cartagena.
Cartagena.

 

Dulces.
Dulces.

 

Cartagena.
Cartagena.

 

Cartagena.
Cartagena.

Le vieux quartier une pure merveille, chaque ruelle réserve son lot de beaux bâtiments coloniaux. Nous dénichons la célèbre Panaderia Francès qui nous régalera le midi sur un banc ombragé de la Plaza Fernandez de Madrid. Avant de rentrer au camion, nous traversons le Barrio San Diego, moins fréquenté, et nous passons admirer l’hôtel Santa Clara, établi dans un ancien couvent fondé en 1621, tout près de la maison de l’écrivain Gabriel Garcia Marquez. Mais la chaleur m’incommode tellement qu’elle provoquera la chronique de notre départ précipité. En effet, un rapide bain dans la mer des caraïbes ne nous rafraîchira pas et la nuit qui arrive s’annonce encore des plus hots.

(Presque) comme à l'école.
(Presque) comme à l’école.

 

Plouf.
Plouf.

Ironie du sort, nous qui avions fui le vortex polaire allons à présent fuir les chaleurs tropicales. Bref, plus de 700 km à taper le plus vite possible parce que là, on est à saturation. Donc demain matin, je mets mon cerveau sur zéro (qui ose dire que ça sera facile ?), on tient le 40 à l’heure et on trace la route.

23 avril 2015.
Hé là pas si vite bonhomme, ça serait trop évident. Aujourd’hui, on a battu deux records. Un, le nombre d’heures passées à rouler, soit 10h. J’ai mal aux fesses! Deux, la température dans la Casa Rodante, soit 40 °C. Bref, l’eau des réservoirs est trop chaude pour la douche et j’ai même l’impression qu’il fait frais quand ça redescend à 35 °C.

Obra en la via.
Obra en la via.

 

Comme dans un four.
Comme dans un four.

Et avec tout ça, seuls 444 km ont été parcourus au travers du bassin du Rio Magdalena, entrecoupés de camions à dépasser, de travaux routiers, de casses-vitesses (oui, oui, on les retrouve) et de portions tape-cul. Les paysages sont beaux, mais relativement monotones. Les reliefs verdoyants des caraïbes sont vite remplacés par de vastes plaines écrasées sous le soleil. On a même vu un jaguar. Malheureusement, il gisait mort le long de la route. Pour le bivouac du soir (pas question de conduire la nuit), nous trouvons refuge dans une station-service bruyante, mais accueillante.

24 avril 2015.
Encore une bonne nuit, avec ma femme on l’a passée à éviter de se toucher, on plèkke déjà assez comme ça. Départ matinal sur une route excellente (d’abord la 45 puis la 45a). Étonnamment, les casses-vitesse ne font pas trop mal, pour autant qu’on les voie à temps, contrairement aux ornières tellement profondes qu’il faut viser juste pour ne pas racler le bas de caisse du camion. La traversée de Bucamaranga est une vraie partie de plaisir, les autorités locales ont soudainement changé tous les sens uniques, entrepris d’énormes travaux de voiries, créé des sites propres pour les bus et organisé une course free ride de deux roues. On ne s’en sortira qu’avec force d’infractions, de coups de klaxons et, je le reconnais, de jurons. Passé la grande ville, la route monte puis descend jusqu’au fin fond du Canyon de Chicamocha qui est encore plus profond que le Grand Canyon : on relève jusqu’à 2.000 m de profondeur.

Plus grand que le Grand Canyon.
Plus grand que le Grand Canyon.

Puis la route remonte de plus belle jusqu’au parc national de Chicamocha qui se résume en fait à un gros parc d’attraction à vocation commerciale, mais déjà la vue depuis le parking est magnifique et nous y passons la nuit au frais (enfin, vu d’où on vient, on est heureux avec 20 à 30 degrés Celcius) et branché (je ne lâche rien).

25 avril 2015.
Cette fois, pas de pression, juste le plaisir d’emprunter la route vers San Gil qui réserve également son lot de miradors époustouflants sur le canyon. Les gros camions sont également de la partie, lents à la montée comme à la descente : on apprécie ainsi le paysage. Après quelques jours passés en Colombie, notre sentiment est unanime : l’accueil y est très chaleureux. Combien ne se sont déjà pas arrêtés pour découvrir l’intérieur du CC et nous remercier de visiter leur pays, c’est gratifiant. Ici au moins, les klaxons, appels de phares et gestes adressés sur la route sont amicaux : un pouce pointé vers le haut, les VW sont dans l’arène! Les derniers jours furent éprouvants, tant pour les kets que pour leurs parents, alors aujourd’hui c’est relax, moins de deux heures de route (encore heureux, il n’y a que 48 km à parcourir) et un hôtel-camping tout confort en périphérie de San Gil. Par contre, c’est samedi et le samedi, c’est la fête du village jusqu’aux petites heures, et les chiens ne sont pas reste.

26 avril 2015.
Day off total chez les VW, victimes d’une solide intoxication alimentaire, la première du voyage, et espérons-le, la dernière. Heureusement, ou pas d’ailleurs, les kets n’ont rien et débordent d’énergie. On se relaie pour les occuper au mieux, avec les Duplos, les livres et la piscine de l’hôtel. Ils s’occupent également eux-mêmes comme des grands, mais ça dégénère parfois un peu. Dans un regain d’énergie et pour satisfaire nos fidèles lecteurs, nous profitons du calme de la sieste pour mettre le site web à jour.

En liberté(s).
En liberté(s).

 

Camping.
Camping.

27 avril 2015.
Ce n’est pas encore la grande forme mais ça va mieux, nous reprenons la route vers Barichara, d’après le guide un des plus beaux villages de Colombie. Tout près de San Gil, nous y arrivons donc rapidement, en montant à 1.300 m d’altitude au milieu de paysages magnifiques. Nous traversons le village et nous nous installons à l’ombre face au cimetière le long de la carrera 7. Les ruelles pavées de larges pierres taillées réservent des maisons blanches qui abritent des patios fleuris.

Barichara.
Barichara.

 

Catedral de la Inmaculada Concepción.
Catedral de la Inmaculada Concepción.

 

Barichara.
Barichara.

On s’offre un excellent lunch pour une bouchée de pain (ha ha) avant de faire une sieste, puis allons admirer le paysage depuis les miradors, la ville étant sise en haut d’une falaise. Nous terminons la ballade par le Parque de las Artes Jorge Delgado Sierra (rien que ça) et par une glace sur le Plaza Principal. Tandis que les kets font la chasse aux pigeons, la police nous rassure : il n’y a ni narcotrafiquants ni paramilitaires dans le coin ! Une famille en voiture s’arrête et nous remercie d’être venus jusqu’ici puis nous demande de passer le mot dans le monde entier comme quoi la Colombie est un beau pays à visiter. Jusqu’ici, on est bien d’accord. Nuit calme et fraîche face au cimetière.

28 avril 2015.
Départ matinal pour El Camino Real, le chemin précolombien qui assurait le trafic entre Barichara et Guane, un petit village occupé par les indiens Guanes. Encore utilisé par les espagnols pendant la colonisation, le chemin fut réhabilité par l’ingénieur allemand Geo von Legerke en 1864, amoureux du pays et de ses femmes (il aurait laissé une grande descendance), et est à présent entretenu à desseins touristiques. Deux heures suffisent à parcourir les 6 kilomètres plus ou moins pavés, sans se casser les chevilles, en descente au milieu de terrains agricoles.

Il était une fois ...
Il était une fois …

 

Il est au courant.
Il est au courant.

 

GSK est sur le coup.
GSK est sur le coup.

L’arrivée dans le village de Guane donne l’impression d’avoir remonté le cours du temps, mais c’est en bus (et non en De Lorean) que nous retournons au motorhome laissé pour mort face au cimetière de Barichara.

29 avril 2015.
Départ matinal pour assurer la longue route qui nous attend aujourd’hui, 177 km à parcourir jusqu’au centre de la province du Bocaya. Heureusement il n’y a pas trop de camions, j’arrive même à les dépasser en toute sécurité (à quoi elle sert encore, cette double ligne continue ?) et la chaussée est en bon état. Jusqu’à Moniquirá. Après, c’est une autre affaire. Deux heures pour parcourir 25 km. Des travaux, des trous, des ornières, de la piste, un cloaque. Mazette, je la tiens ma number one. Le CC manquant de garde au sol, je dois même prendre la pelle américaine et jouer le cantonnier pour aplatir les ornières et boucher les trous. Mais bon, en serrant les fesses, ça passe tout juste, mais ça passe.

Mac Adam, où es-tu ?
Mac Adam, où es-tu ?

Nous traversons ensuite le village de Santa Sofia et nous nous arrêtons au Covento del Santo Ecce Homo. Fondé par les dominicains le dimanche des rameaux 15 mars 1620, le site semble être tout droit sorti du passé. Son cloître serti de 33 colonnes (l’âge du Christ) invite à la méditation, voire même à la prière pour ceux que ça intéresse. De belles pièces liturgiques sont exposées et les quartiers d’époque sont accessibles : bibliothèque, cellule (ou chambre, selon vos convictions) et réfectoire. Le camping qui sert aux retraites est fermé, mais nous pouvons bivouaquer devant la belle façade du couvent. A 2.200 m d’altitude, l’air est plus vif le soir et c’est avec plaisir que nous remettons une couverture.

Con baño compartido.
Con baño compartido.

 

A vos Gaffiot.
A vos Gaffiot.

22 Ecce Homo

Covento.
Covento.

30 avril 2015.
Excellente nuit, super calme et fraîche. Aujourd’hui nous avons un programme chargé qui commence par la visite du vignoble Marques de Villa de Leyva, installé depuis 1985 sur 9 hectares de vignes, la maison a même gagné un prix à Bruxelles en 2014, pour son sauvignon blanc.

Prochaine cuvée.
Prochaine cuvée.

 

Nunc est bibendum.
Nunc est bibendum.

Nous poursuivons avec la visite du Museo del Fossil où on peut voir un kronosaure et même un ichtyosaure, ou du moins ce qu’il en reste. Il y est également question du fameux mylodon qu’on retrouve dans le livre de Bruce Chatwin, « En Patagonie » (hé oui, on s’est documenté).

Kronosaure.
Kronosaure.

 

Musée du fossile.
Musée du fossile.

Puis avant d’arriver à Villa de Leyva, nous visitons la Casa Terracota, une maison originale, l’œuvre d’un schieven architekt local, Octavio Mendoza, construite en 2007 et couvrant 500 m2, ce qui en fait la plus grande pièce de céramique au monde. Pendant que les enfants terminent leur assiette, je fais un saut sur la Plaza Mayor, de taille respectable (14.000 m²), c’est une des plus grande place d’Amérique, toute de gros pavés vêtue, attention les chevilles.

Cuisine Ixinahaha ...
Cuisine Ixinahaha …

29 Terracota

Une vraie "Grand-Place".
Une vraie « Grand-Place ».

En quittant la ville, nous croisons Daniel et Danielle, les retraités québécois rencontrés à Panama City puis nous continuons vers Bogota en nous arrêtant pour la nuit au Monumento Nacional Puente de Bocaya. Il s’agit d’un grand parc paysager situé sur le site même de la bataille de Bocaya qui vu la défaite des troupes espagnoles face aux républicains de Simon Bolivar et de Francisco de Paula Santander le 7 août 1819, et qui sonna le glas de l’empire colonial espagnol. C’est un peu notre Lion de Waterloo en quelque sorte.

Le lion Bolivar.
Le lion Bolivar.

1 mai 2015.
La route 55 qui file vers Bogotá est un régal, mais dès qu’on la quitte pour Nemocon, il faut se farcir une piste passable. Bref on arrive en douceur dans la petite ville coloniale célèbre pour sa mine de sel. Jadis exploitée à ciel ouvert par les indiens Muiscas il y a plus de 500 ans, la mine est toujours en exploitation mais certaines zones sont réservées aux visites, avec un éclairage scénique approprié.

Au boulot.
Au boulot.

 

Pas de grisou.
Pas de grisou.

 

Nemocon.
Nemocon.

C’est d’ailleurs ici que certaines scènes du film « Les 33 » avec en vedettes Antonio Banderas et Martin Sheen ont été tournées. Le film retrace l’aventure des 33 mineurs restés bloqués dans une mine de cuivre au Chili en août 2010, pendant 69 jours à 700 m sous terre. Sur la place de la petite ville, le musée du sel retrace l’histoire de la mine avec de belles maquettes, ce qui convient parfaitement aux kets. Le bivouac du soir, en accord avec les forces de l’ordre est magique : sur la place centrale, face à l’église, à côté du théâtre, et en plus c’est calme (après 22h).

Bivouac.
Bivouac.

2 mai 2015.
Seuls une quinzaine de kilomètres nous séparent de Zipaquira où nous stationnons pour la journée et pour la nuit devant le musée archéologique, à côté de l’entrée de la cathédrale de sel, site consacré première merveille de Colombie. En 1951, les mineurs réalisèrent une cathédrale dans les volumes excavés de la mine de sel, au premier niveau de l’exploitation. D’inquiétantes fissures apparaissant, elle fut fermée au public et une seconde Cathédrale aménagée au deuxième niveau ouvra ses portes en 1995. Le tour commence par un chemin de croix (au sens propre) taillé dans le sel qui mène à la cathédrale illuminée. Un film divertissant et didactique en 3D est compris dans la visite, pour le plus grand plaisir des petits (et des grands).

De marbre.
De marbre.

 

De sel.
De sel.

Enfin, un son et lumière transcende la vision allégorique et métaphorique de la lutte des classes de la période postrévolutionnaire, contextualisée au modèle minier décadent. Non, j’déconne, en fait c’était bidon. Joli mais bidon. Pour clore cette chouette visite, qui ne manque pas de sel (hu hu) on fait plaisir aux kets et on monte dans le petit train touristique qui fait le tour de la ville avec des commentaires audio et la musique à fond les manettes.

3 mai 2015.
Fait du hasard, enfin pas complètement je l’avoue, c’est ce dimanche que nous affrontons la circulation de Bogotá, qui du coup se révèle être un jeu d’enfants. Grande comme dix fois la capitale de l’Europe et peuplée de près de 7 millions d’habitants, la mégapole s’étire à une moyenne de 2.640 m d’altitude sur un haut plateau andin. Nous stationnons le camion sur le parking du mall Portal 80 d’où partent les bus du Transmillenio pour le centre-ville. De Bogotá, je n’ai que quelques vagues souvenirs qui remontent aux cours de religion catholique (hé oui, je le confesse) à l’école primaire, quand Madame Bolland nous racontait l’histoire des enfants des rues de Bogota, livrés à eux-mêmes et sniffant de la colle. Certes, nous verrons de la misère et de la pauvreté (Oui Alexis, le Monsieur est tellement fatigué qu’il fait dodo par terre) mais nous verrons également de beaux monuments, des musées captivants et des gens accueillants. Faute de moyens, les autorités locales ont renoncé à la construction d’un métro et se sont contentées d’un réseau performant de grands bus articulés roulant en site propre. Le dimanche ça fonctionne bien, mais quid en semaine? Nous commençons la visite par le musée de l’or qui a la réputation de présenter la plus belle collection d’objet en or au monde, et cette réputation n’est pas usurpée.

En or.
En or.

 

Aussi.
Aussi.

Le musée offre d’excellentes explications sur les significations symboliques liées à l’utilisation de ce métal précieux. A la fin de la visite, un atelier bricolage permet aux plus courageux de réaliser des œuvres d’art qui iront décorer les murs du musée. Ainsi, nous ferons de belles (?) fleurs colorées à partir de gobelets en plastiques et de quelques autocollants, les kets sont très contents de cet atelier bricolage.

Motivé, Valentin !
Motivé, Valentin !

 

Fiers du travail accompli.
Fiers du travail accompli.

 

Bolivar animé.
Bolivar animé.

Nous descendons ensuite vers la grande place Bolivar, très animée et nous nous rendons à la Casa de la Moneda qui retrace l’histoire de la monnaie en Amérique du Sud et présente une belle collection d’objets numismatiques. Il n’y a qu’un couloir à franchir pour arriver ensuite au musée de la banque républicaine qui présente des œuvres d’art d’enfants du cru, notamment des collages d’Alberto Arboledo, récemment décédé à Bruxelles. Un patio plus loin et nous voici au Musée Fernando Botero qui, non content d’exposer ses œuvres connues pour les formes généreuses de ses sujets, expose également la collection privée de l’artiste, et quelle collection : du Picasso, du Degas, du Dali, du Corot, du Giaccometti, du Monet, du Braque, du Miro et même du Delvaux, et j’en passe.

Arboledo.
Arboledo.

 

Toujours en rondeurs.
Toujours en rondeurs.

On n’est plus à ça près, alors on enchaîne avec un dernier musée, celui de la police qui présente notamment une Harley-Davidson confisquée à un bandit vraiment très méchant et des artefacts ayant appartenu à Pablo Escobar. Le musée expose également une sinistre collection d’armes à feu, l’occasion de se rappeler qu’on ne fabrique pas que de la bière, du chocolat et des dentelles en Belgique. Nous y apprenons enfin que le tout premier DG de la police nationale était un Escobar (véridique) et que certains services sont certifiés ISO (les pauvres – au fait, salut les gars).

On se rend.
On se rend.

 

Se busca.
Se busca.

 

Manu Chao est passé par ici.
Manu Chao est passé par ici.

4 mai 2015.
Fort de l’expérience d’hier, nous reprenons le Transmilenio pour le centre-ville, mais un lundi matin en heure de pointe, c’est franchement moins performant et on se contente de retourner près du Parque Bolivar aux musées de la Banque de la République qu’on avait visité hier pour terminer avec les salles des expositions temporaires et encore un coup de Botero. On s’offre un lunch au café des musées puis on retourne au CC avant la drache de fin de journée.

Bogota.
Bogota.

49 Bogota

Atelier créatif.
Atelier créatif.

5 mai 2015.
On se lance ce matin à l’assaut du bitume sans trop savoir jusqu’où on ira. L’objectif est Chinchina dans la Zona Cafetera, mais pour y arriver, il faut sortir de Bogotá, descendre dans la vallée du Rio Magdalena à 350 m d’altitude puis passer un col à 3.700 m, et enfin redescendre jusqu’à l’hacienda Guayabal près de Chinchina dans la région du café. 330 km, 10h30 de route, c’est bon, on l’a fait.

Sur la route.
Sur la route.

Les paysages de cette très bonne route sont vraiment magnifiques, même à plus de 3.000 m, la végétation reste abondante et il ne manque plus que le petit train à vapeur chargé de grains de café, sous l’air d’une musique célèbre pour vous terminer de planter le décor. L’accueil à l’hacienda est chaleureux, et nous convenons d’une visite guidée pour le lendemain.

6 mai 2015.
Nous sommes réveillés par une sacrée royée qui tambourine sur le toit du CC. Heureusement, ça termine juste à temps pour le Tour del Café que nous avons réservé à 10h. Les enfants reçoivent un petit panier et sont invités à cueillir les « cerises » bien rouges qui contiennent chacune deux grains de café. Les kets se prennent au jeu et récoltent chacun une bonne centaine de baie, de quoi faire quatre tasses en tout, on aura donc bien droit à la dégustation finale!

Pour la dégustation.
Pour la dégustation.

 

Hacienda Guyabal.
Hacienda Guyabal.

Le café a été introduit en Colombie au XVIIIème siècle mais c’est suite à l’indépendance du pays qu’une politique de développement de la culture du café a été mise en place avec la loi sur le café de 1879, visant à promouvoir la production du café. Le domaine que nous visitons s’étend sur 64 hectares, ce qui en fait un domaine de taille moyenne, la plupart sont des fincas couvrant 3 à 5 hectares. Il produit de l’arabica qui sera commercialisé partout dans le monde. A la fin de la visite, nous participons à la dégustation du breuvage infusé à différentes températures. Intoxiqué par les goûts formatés de la grande distribution, nos palets ne s’accommodent pas de l’amertume et de l’acidité des nectars, mais nous repartirons tout de même avec notre certificat d’expert. Nous passons le reste de l’après-midi à jouer avec les garçons : Alexis adore les dominos mais Valentin préfère le Uno, bref c’est l’occasion d’améliorer leur connaissance des nombres. Nous faisons encore un petit plongeon dans la piscine, histoire de les achever pour ce soir : Catherine veut abandonner mes fils à leur triste sort dans le CC pour nous offrir un dîner romantique dans le salon de l’hacienda, notre premier tête à tête en 8 mois. Scandalisé par cette idée, je la mets au défi d’accomplir son forfait auquel, pro forma, je suis bien obligé de prendre part. Alexis aura même la bonté de ne pas nous appeler avec le talkie-walkie, merci grand.

En tête à tête.
En tête à tête.

7 mai 2015.
On est tellement bien dans ce décor de rêve qu’on a du mal à décoller, nous ne partirons qu’en début d’après-midi pour Salento et nous nous arrêterons sur une aire d’autoroute tout confort à quelques kilomètres de la petite ville touristique.

8 mai 2015.
Aujourd’hui l’intérêt d’un voyage en motorhome prend une fois de plus tout son sens. Alors que nous roulons vers Salento, je vois un panneau indiquant le Parc National du Café (il s’agit en fait d’un parc d’attractions). On hésitait à y aller, mais comme c’est vendredi, qu’il fait beau et qu’il est encore tôt, banco, on change de destination et on va faire un énorme plaisir aux garçons. Avec les billets no limit, on a droit à tout et on fera tout, sauf la visite du musée de café : on a déjà donné et on est là pour s’envoyer en l’air.

Baron Rojo.
Baron Rojo.

 

Rivière sauvage.
Rivière sauvage.

 

Photo prise à l'horizontale.
Photo prise à l’horizontale.

 

Comme à Walibi.
Comme à Walibi.

 

Mini cochones.
Mini cochones.

Karting, montagne russe, rivière sauvage, carrousel, spectacle et petit train, les kets sont servis de l’ouverture à la fermeture. Même Catherine qui n’a pas touché un volant depuis des mois (si ce n’est pour prendre les poussières bien entendu) s’en donne à cœur joie aux autos-tamponneuses et aux kartings. Quittant le parc à la tombée de la nuit, nous sommes autorisés à bivouaquer sur le parking à côté d’une famille française.

9 mai 2015.
Après cette nuit correcte, nous quittons le parking du parc d’attractions et traversons une région très touristique mais agréable jusqu’à Salento. La petite ville est charmante, nous montons les escaliers colorés jusqu’au mirador qui offre un panorama splendide, sur la ville d’un côté et sur la vallée de l’autre. Cette dernière nous fait penser aux alpages suisses. La ville est célèbre pour ses maisons, construites selon la technique bahareque, tirant à profit des qualités antisismiques du bambou.

Parque Central.
Parque Central.

 

Face A.
Face A.

 

Face B.
Face B.

Nous continuons notre bonhomme de chemin vers la Vallée de Cocora par la route asphaltée jusqu’à l’entrée du Parc National (un vrai cette fois) Los Nevados, qui de là se transforme en mauvaise piste, on s’arrête donc ici au resto-camping Donde Juan B. Le CC fait l’objet de toutes les attentions et les visites guidées s’enchaînent. Nous retrouvons les français croisés à Barichara et au parc du café, les néo-zélandais Torrey et Kellie qui étaient sur le même FerryXpress que nous et prenons l’apéro avec Liliane et Alain qui remontent vers le Nord. La nuit est fraîche et calme, juste perturbée par un petit rigolo qui débranche la rallonge du CC, mais le gaz prend le relais.

Vallée de Cocora.
Vallée de Cocora.

 

Bivouac de rêve.
Bivouac de rêve.

10 mai 2015.
Nous partons à l’assaut d’un (tout petit) morceau du Parc National Los Nevados en longeant le Rio Quindío, puis en le traversant sur des petits ponts caducs, faits de bric et de broc. Nous montons ensuite jusqu’à la finca la Montaña et redescendons en plongeant au bout de la vallée de Cocora, bardée de majestueux palmiers à cire, devenu l’arbre national de Colombie. Ces palmiers remarquables dont les plus hauts atteignent 60 m peuvent vivre plus de 100 ans. Les indiens en grattaient l’écorce pour en récolter une poudre qui, une fois chauffée se transformait en graisse servant à la confection de bougie, d’où l’appellation.

Le petit pont de bois ...
Le petit pont de bois …

 

Vallée de Cocora.
Vallée de Cocora.

 

La Montana, 2.850 m.
La Montana, 2.850 m.

 

Vallée de Cocora.
Vallée de Cocora.

Après quasi 10 km de promenade, c’est fourbus que nous rentrons au resto-camping qui est en pleine effervescence : les colombiens sont de sortie ce dimanche de fête des mères. Pour l’occasion, j’achète des desserts aux fruits de la passion avec de l’arequipe, sorte de confiture caramélisée au lait à forte teneur en sucre. Rassasiés, nous quittons ce lieu magique et passons la nuit au Centre à l’Attention des Usagers (une aire de détente quoi) sur la route 40 près d’Armenia. L’accueil y est formidable : dégustation de yaourt et café glacé, wifi, sanitaires nickels, branchement électrique et garde souriant armé d’un fusil à pompe qui aura bien mérité une visite du mortohome.

11 mai 2015.
On ne s’attarde pas ce matin, pas moins de 300 km nous attendent aujourd’hui. Pour arriver à Popayan. Heureusement la route (d’abord la 40 puis la 25S) est en bon état car parsemée de péages et offre parfois même deux fois deux bandes, il faut bien ça pour dépasser les trenes cañeros, ces gros camions qui tractent 4 à 5 remorques chargées de cannes à sucre.

Tren cañeros.
Tren cañeros.

Redescendue à moins de 1.000 m d’altitude, la route évite Cali, la troisième ville du pays, et suit la vallée du Cauca qui constitue un vaste plateau favorable à la culture de la canne à sucre. Mais même sur les routes en bon état, la moindre fraction de seconde d’inattention peut être fatale : j’évite une grosse vache (au sens propre) de justesse, elle aurait pu sonner le glas de notre périple. Avant de nous installer au camping recommandé par Torrey et Kellie, les Néo-zélandais qui ont pris de l’avance, je fais le plein de gaz chez Julio, habitué à voir passer les overlanders et équipé en conséquence : il remplit notre bouteille américaine en un tour de main (GPS : 2.501233, -76.558784 ; portail noir, demander Julio).

De l'eau dans le gaz.
De l’eau dans le gaz.

 

Comme en vacances.
Comme en vacances.

L’Ecoparque Rayos del Sol où nous campons offre un vaste terrain engazonné, les kets se défoulent avec le vélo. Une machine à laver le linge est disponible, c’est enfin l’occasion de rafraîchir le CC, puis la dueña du site nous conduit jusqu’au super vecino, le mercado local. Le temps de revenir, le linge est déjà pendu, on est traité aux petits oignons.

 

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