De Bruxelles au poste frontière d’Edirne (du 3.03.2018 au 6.03.2018 – 2.384 km – 2.384 km cumulés)

De Bruxelles au poste frontière d’Edirne (du 3.03.2018 au 6.03.2018 – 2.384 km – 2.384 km cumulés)

3 mars 2018.

Ça c’est passé dans la douleur, mais nous y sommes arrivés. Nous voici enfin à notre premier bivouac de notre voyage en Eurasie, et accessoirement, nous voilà à notre première nuitée dans notre nouveau CC d’occasion.

Et dire qu’il y a trois jours, j’étais encore au travail, à traiter les derniers mails urgents et à assurer au mieux le hand-over de mon plus gros dossier.
Et dire qu’il y a deux jours, le CC était encore au garage, passant de l’atelier à la carrosserie.
Et dire qu’hier, la maison était encore sens dessus-dessous, avec plus de 270 kilogrammes de bagages à caser dans le camion.
Et dire que ce matin, Princesse et les kets ont roulé pour la première fois avec moi dans le camion. L’excitation était à son comble.

Réparation express
Réparation express
Que ça roule sans patiner !
Que ça roule sans patiner !

Rien ne nous aura été épargné, entre les conditions hivernales rigoureuses (qui a parlé de vortex polaire), les sceptiques à notre projet (proches et moins proches, qui tentent de nous faire croire que ce n’est pas bien de partir six mois en famille à la découverte d’un petit bout de planète) et les couacs du concessionnaire (j’ai finalement ramené le CC à la maison la veille du départ), nous aurons bien payé le prix fort.

Mais sans regret : tout ça vaut bien 7 heures de route pour un petit 500 km (qui a parlé de veau) et un bivouac sur le parking d’un revendeur allemand de camping-car en bordure d’autoroute.

Herzlich willkomen.
Herzlich willkomen.

Et tout ça vaut surtout les regards enthousiastes de mes kets, ravis de se retrouver à nous quatre dans les 16 m2 de notre nouveau CC, comme si notre tout dernier bivouac à Montevideo, le 19 mai 2016, il y a pourtant déjà 653 jours, n’était en fait qu’hier.

4 mars 2018.

Et avec le sourire en plus !
Et avec le sourire en plus !

4,7 °C au petit matin, sans mettre le chauffage, le CC n’est pas si mal isolé vu qu’il faisait – 2,5 °C à l’extérieur. Les 500 km d’hier, c’était bon pour le rodage, je vais vous en offrir 700 pour aujourd’hui : ce soir, nous passons la nuit en Autriche, à quelques kilomètres de la Hongrie. Bivouac « à la Pemex », sur le parking d’une station-service.

(Merci à mon épouse pour ce cliché)
(Merci à mon épouse pour ce cliché)

5 mars 2018.

Hongrie, Serbie. Nous avons traversé deux pays, rien que ça, en établissant un record qui n’avait jamais été atteint en Amérique : 861 km parcourus. Une performance, quand on sait que le camion se traîne à du 90 km/h. Le cruise control est devenu mon meilleur ami en ce moment. Nous ne nous sommes arrêtés que pour manger, faire le plein, s’acquitter des péages et passer les embouteillages de Belgrade, que nous avons eu la bonne idée de traverser en heure de pointe. Pendant tout ce temps, les kets ont été fidèles à eux-mêmes : formidables. Alexis a dévoré le premier tome d’Harry Potter, oui comme ça, en deux jours de route. Valentin a lu et relu l’Encyclopédie de la Nature, version 6 à 8 ans d’âge mental. Nous n’avons traversé que des régions agricoles gelées et couvertes de neige, jusqu’à la frontière Bulgare où le redoux s’annonce progressivement. Cette fois, c’est bivouac « à la Copec » : le wifi porte jusque dans le CC !

Pause.
Pause.
Belgrade.
Belgrade.
Pétaouchnok.
Pétaouchnok.

6 mars 2018.

Nuit relativement calme, et il n’a pas gelé, la journée sera bonne. Nous avons donc passé la nuit à portée de vue du poste frontière serbe, dont le douanier jette un coup d’œil trop curieux dans le CC. Je lui fais poliment remarquer qu’il salît le tapis flambant neuf avec ses godillots cradingues. La visite s’arrête là. Entrée facile en Bulgarie : c’est l’Europe. D’ailleurs, quelques morceaux d’autoroutes ont été remis à neuf grâce aux subsides européens. Reste plus qu’à contribuer pour les tronçons en périphérie de Sofia, c’est assez urgent. Il est aussi urgent qu’on arrive à destination, parce que Valentin est en train de péter un câble et qu’Alexis achève déjà le tome deux (ma belle-sœur n’en a offert que deux, quelle dèche). Tandis que nous dépassons une file de camions à l’arrêt sur plusieurs kilomètres, je remarque que le temps s’est adouci et l’asphalte aussi : nous approchons enfin de la Turquie.

Dis "camion"...
Dis « camion »…
Merhaba.
Merhaba.

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