Afrique du Sud : Juillet 2009

Qui : Nico, Yas et Jon, trois amis d’unif

Quand : juillet 2009

Comment : vol sec et sac à dos, voiture de location

Quoi : Compilation des mails envoyés à la famille et aux amis pendant le voyage

6/07/2009 : Jon, Nico et Yas en Afrique du Sud

Bonjour à tous,

Ce vendredi 10 juillet, je pars avec Jonathan B. et Yassine H, deux comparses ingénieurs, en Afrique du Sud pendant 21 jours.  Arrivant à Johannesburg, nous louerons une voiture pour sillonner le pays, en passant par le Lesotho, jusqu’à Cape Town.

L’itinéraire projeté est le suivant : Bruxelles – Dubaï – Johannesburg – Sun City – Graskop – Hazyview – Barberton – Hluhluwe – St-Lucia – Bergville – Bokong, Katsé, Maseru et Malealea (Lesotho) – Graaff Reinet – Hermanus – Stellenbosch – Cape Town – Dubaï – Bruxelles.

J’enverrai de nos nouvelles en fonction des possibilités de communication internet.

Merci de me prévenir s’il faut changer, ajouter ou supprimer une adresse e-mail.

A bientôt,

Nico, bientôt au pays des Zulus.

 

15/07/2009 : Jon, Nico et Yas en Afrique du Sud (1) : Graskop

Hallo, lotsha, thobela,

Tout a commencé vendredi à 15h19, quand Yas est venu me chercher à la maison avec 19 minutes de retard : j’étais ravi. Puis, nous retrouvons Jon et partons en voiture vers l’aéroport international de Düsseldorf où nous laissons le véhicule sur un parking longue durée. Le check-in online nous fait gagner un temps précieux que nous reperdons de suite au moment de passer la douane et les contrôles de sécurité. C’est la surprise du chef : Jon est retenu par la gestapo.  En effet, notre comparse avait perdu son canif suisse et ce dernier se trouvait dans le fond de son sac-camera. Il va sans dire que ledit canif suisse a été retrouvé grâce au scanner japonais de la sécurité allemande (c’est beau la mondialisation). Très compréhensif, le caporal allemand évite à Jon la confiscation de l’arme blanche et l’autorise à la faire enregistrer avec son sac à dos de cabine (devenu pour l’occasion un sac à canif) en bagage de soute. Après s’être confondu en excuses, Jon qui était finalement aux anges d’avoir retrouvé son canif, lance au contrôleur un « You saved my life » chaleureux et bien de circonstance.

Les trois font la paire.
Les trois font la paire.

Après un long, très long trajet en avion avec escale à Dubai, nous arrivons samedi à Jo’bourg au crépuscule et prenons notre VW « Chico City Sport 1.4i » de location en main, conduite à gauche de rigueur dans tout le pays, nous n’avons donc pas l’intention de rentrer dans le Droit Chemin…  Prévoyants, nous avions réservé une chambre familiale dans une auberge idéalement située à quelques kilomètres de l’aéroport international OR Tambo. Avec moi au volant, Yas au copilote et Jon en humoriste avisé, il ne nous faut que quelques minutes pour trouver notre gîte, perdu dans une banlieue pas très éclairée et peu engageante. Harassé par le long trajet, nous engloutissons une pizza et trouvons le sommeil dans la nuit froide de l’hiver sud-africain.

Dimanche, après une nuit glaciale (12°C dans la chambre) mais réparatrice, nous partons à l’assaut des bêtes sauvages du Rhino and Lion Park, une réserve privée bien fournie en félins. Certes, la démarche est peu glorieuse : des lions, des chiens sauvages et des guépards sont nourris à heure fixe en des lieux connus, mais elle permet de voir à coup sur ces animaux insaisissables en pleine savane.  En effet, nous avons été bien servis en la matière, même les lions blancs étaient au rendez-vous. La tête et la carte mémoire bien remplie de ces images impressionnantes, nous reprenons la route en direction du Pilanesberg National Park. Notre auberge réservée par internet restant aussi bien cachée que le canif suisse de Jon, la tension commence à monter car il fait déjà nuit noire et nous ne trouvons rien pour loger.

The Lion King.
The Lion King.

Heureusement, au détour d’un virage, mon œil affûté aperçoit une guesthouse d’un excellent standing, pour le plus grand bonheur de Yassine, qui tel un nouveau bourgeois oubliant qu’il y a peu, il était encore étudiant (poil aux dents), redoute le confort spartiate des auberges pour backpackers.  Comme il est trop tard pour recevoir un repas, et que nous ne trouvons pas de resto, nous nous contentons d’un plat pour routiers à la pompe à essence du coin où nous nous retrouvons les seuls blancs parmi tous les locaux aussi noirs que la nuit.  Endoctrinés par les médias et par le régime de la terreur qui règne ici (maisons hyper sécurisées et services privés de gardiennage à profusion), nous restons en permanence sur nos gardes, bien que nous ne nous sentions pas en insécurité.

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Lundi, nous entrons dans le Pilanesberg National Park, une réserve de 500 km² (soit trois fois la Région bruxelloise) abritant non seulement des volcans éteints et des plaines de folles herbes jaunies par le soleil, mais aussi et surtout les animaux sauvages, parmi lesquels bien sûr les « Big Five » (lion, buffle, rhinocéros, éléphant et léopard). Nous sillonnons alors les pistes du parc toute la journée, à la recherche des animaux et du temps perdu.  Ce parc, bien qu’artificiel – entendez : la nature est bien réelle, mais les animaux ont été introduits par l’homme – est magnifique en terme de diversité animale et de paysage. A midi, le Mac-Morning, c’est fini, et alors que nous mangeons notre casse-croûte dans une aire protégée (il est normalement formellement interdit de sortir de la voiture dans le parc, en dehors des zones protégées), Jon tente d’échapper à l’assaut sournois d’une guêpe. Il bondit sur sa gauche et s’encastre littéralement dans un immense barbecue ! Rassurez-vous : le barbec a tenu bon. Rassurés sur l’état de Jon, cela nous fera bien rigoler (la scène, filmée par les caméras de surveillance, est visible sur Youtube). Nous nous arrêtons également dans des cabanes lacustres permettant l’observation des oiseaux et des hippopotames.

Pilanesberg NP.
Pilanesberg NP.
VW Chico City Sport 1.4i
VW Chico City Sport 1.4i
Pilanesberg NP.
Pilanesberg NP.

En fin de journée, alors que nous avons déjà parcouru près de 90 km sur des pistes poussiéreuses, nous devons avouer que nous restons sur notre faim. Heureusement, sur le chemin du retour vers la gate principale du parc, qui ferme à 18h00, nous arrivons fortuitement dans un troupeau d’éléphants en train de manger des buissons dont les piques pourraient crever un pneu…  Notre safari-game finalement bien réussi, nous décidons d’aller faire un tour à Sun City, ou plutôt, « Sin City ». Il s’agit d’une ville artificielle vouée à l’entertainment de masse, portée aux nues par les guides touristiques, mais à laquelle nous sommes restés royalement insensibles. Entre-temps, Jon et moi sommes passés experts en conduite à gauche, même de nuit. De retour à l’auberge, nous constatons qu’il fait trop froid pour aller dans la piscine (c’était juste pour dire qu’il y en avait une) et allons nous coucher, moi tout seul dans un grand lit, Yas et Jon ensemble, cul poilu contre cul poilu…

Sin city.
Sin city.

Ce matin, nous partons assez tôt car une longue route de plus de 500 km nous attend. Comme après 4 jours, je suis complètement saoulé et saturé par Yas qui n’arrête jamais, mais vraiment jamais (ceux qui connaissent compatirons), je décide de conduire tout le trajet, comme ça je reste concentré sur la route qui défile et qui défile.  Les paysages sont résolument splendides et à couper le souffle. Nous nous arrêtons à plusieurs reprises et après le col de Longton (2.150 m), nous passons par Dullstrom, la capitale de la truite, puis par la cascade de Mac Mac, haute de 65 m et enfin par la charmante ville de Pilgrim Rest. Nous trouvons facilement l’auberge où nous avions réservé un « rondavel », sorte de hutte africaine traditionnelle au toit de chaume.

Demain, nous allons randonner dans le Blyde River Canyon, réputé pour être le troisième canyon le plus grand au monde.

Nico – en plein mic-mac.

PS1 : Depuis sa cascade mémorable au Pila, le Pilote a plus ou moins bien récupéré.

PS2 : Yas et Jon ont pris le goût de dormir ensemble, ils remettent ça alors qu’il y a 3 lits.

 

17/07/2009 : Jon, Nico et Yas en Afrique du Sud (2) : route de Barberton à Hluhluwe

Bonjour à tous,

Pour la toute première fois, de tous mes voyages, je vous écris un trip report en pleine route, alors que les paysages défilent à plus de 100 km/h (Jon au volant), raison pour laquelle le titre du message est adapté en ce sens. Ceci a été rendu possible grâce à la haute technologie embarquée à bord par ir Yassine H. (BlackBerry).

Mercredi matin, au petit réveil à Graskop, c’est un ciel de brume et de nuage qui nous attendait, grande contrariété en raison du programme prévu : une excursion dans le Blyde River Canyon.

(Petite parenthèse : nous sommes en train de passer un contrôle routier, heureusement que nous avons tous le permis de conduire international et que les contrôleurs n’ont pas vu les deux cubis, l’un de blanc, l’autre de gros rouge qui tache, dans le coffre!)

Malgré la légère pluie, nous nous mettons en branle et je conduis au ralenti dans la brume du jour levant, participant à la magie des lieux. Nous arrivons au point de vue panoramique des « Three Rondavels », invisibles alors car perdues dans les nuages.  Par courts instants, sous l’effet d’un petit coup de vent, nous pouvons apercevoir la rivière Blyde au fond du canyon, et prenons alors toute la mesure de celui-ci.

Blyde River Canyon.
Blyde River Canyon.

Plus téméraires que jamais, nous décidons d’entamer la randonnée du Belvédère, partant des « Marmites » et surplombant le canyon, avant de plonger au plus profond de la gorge. Le parcours est classé difficile et nous ne croisons personne. Après deux heures de marche, nous sommes dans une forêt descendant la falaise et entendons des cris, sans savoir s’ils sont humains ou animaux. Ce qui est certain, c’est que ces hurlements bestiaux nous glacent le sang. Devant la couardise de mes compagnons, je pars en éclaireur, armé d’un gourdin et d’un sifflet (ndlr: lire « Princesse et Trésor en Chine du sud-ouest »). Bien sûr, je suis disposé à négocier avec mes assaillants éventuels, pour qu’ils me laissent la vie sauve en échange de celle des deux pleutres, l’un me filmant, l’autre me photographiant pour immortaliser l’assaut sauvage. Vraisemblablement intimidés par ma présence, les cris s’interrompent.

Bim, Bam, Boum.
Bim, Bam, Boum.

Nous poursuivons notre petit bonhomme de chemin et arrivons sur un embranchement sans marquage, et réalisons alors que nous n’avons pas vu le moindre signe depuis belle lurette. Réunis à trois en kern restreint, nous décidons de prendre à droite, le visage crispé (surtout celui de Yas). Après quelques mètres, je retrouve le marquage perdu et annonce la bonne nouvelle. Instantanément, Yas émet un rugissement de plaisir et de soulagement, comme s’il venait d’être libéré d’une constipation de plusieurs semaines.  Peu après, nous arrivons au plus profond du canyon, alors que des falaises de plus de 700 m de hauteur nous surplombent : tout le relief de la Belgique est là devant nous !  Entre-temps, les nuages ont été chassés, le ciel bleu et le soleil sont de la partie, révélant les belles couleurs ocre des roches. La remontée est pénible pour mes comparses, Jon se shoote aux anti-inflammatoires (ndlr : lire « Jon et Nico au Pérou ») et Yas crache ses poumons.

Nous découvrirons par ailleurs que les hurlements, qui ont repris de plus belle, proviennent d’un groupe de babouins qui nous ont suivis, espérant sans doute que nous nous joignions à leur bande.  La petite randonnée ayant duré près de 5 heures, le soleil tombe déjà et nous retournons au point de vue panoramique pour une séance photo mémorable. Nous repartons dans la pénombre, vers la petite ville d’Hazyview située à l’entrée du Parc Kruger. Nous y avons réservé une authentique backpacker guesthouse.

Three Roundavels.
Three Roundavels.

Jeudi, nous nous levons et partons dans la nuit noire pour être à la porte Phabeni du Kruger Park dès l’ouverture à 6h00. Le Parc Kruger est le plus ancien et le plus grand parc d’Afrique du Sud, il couvre 20.000 km², soit les 2/3 de notre Royaume. Le soleil se lève, et rapidement nous trouvons deux des Big 5 : le buffalo et l’éléphant. Les pistes les plus courantes sont asphaltées et le parc se traverse facilement. Nous voyons également quelques hippopotames et quelques centaines des 130.000 impalas présents dans le parc. Nous croisons également un troupeau d’éléphants (une cinquantaine) qui traverse la route en direction d’un point d’eau, ainsi que des girafes et des rhinocéros.

Et un petit cône de chantier.
Et un petit cône de chantier.

Alors que nous nous dirigeons vers la sortie, nous tombons sur un rassemblement de véhicules, promesse de félins : c’est un couple de guépard dissimulés dans les hautes herbes et visibles par courts instants qui retiendra notre attention. Nous quittons finalement le parc vers 16h30, le jour tombe déjà, et arrivons à Barberton, petite ville d’étape établie lors de la ruée vers l’or et d’où nous repartons dès le lendemain pour une journée de transit vers Hluhluwe et l’estuaire de St-Lucie.

Nico, dans la peau d’Indiana Jones.

 

22/07/2009 : Jon, Nico et Yas en Afrique du Sud (3) : Amphithéâtre

Bonjour à tous,

Vendredi, la route de Barberton à Hluhluwe s’est très bien déroulée et nous sommes arrives à destination sans être déroutés, en fin de journée. Nous y avions réservé un backpackers lodge au plus près du parc Hluhluwe-Imfolozi, réputé pour ses rhinocéros.  Après le souper, nous nous réchauffons auprès du feu de camp et nous nous couchons assez tôt, en prévision du réveil matinal. Comme on ne change pas une équipe qui gagne, Jon et Yas dorment ensemble dans le lit double de notre suite honeymoon, alors qu’un mini lézard me tient compagnie pour la nuit.

Samedi, le réveil est aussi matinal que glacial. Nous embarquons dans un 4×4 aménagé, le froid nous fouette dans le jour levant : nous quittons le lodge à 5h30. Une demi-heure de route plus tard, à du 110 km/h dans ce 4×4 cabriolet, le froid a eu raison de nos couvertures, et nous arrivons dans la réserve alors que le soleil se lève, dévoilant les couleurs magiques du matin. Nous rencontrons rapidement un couple de zèbres, ainsi qu’un rhinocéros qui urine tout le temps pour marquer son territoire. Plus tard, nous tombons même sur un couple de rhinocéros en plein accouplement. Imaginez le tableau : le mâle de 3 tonnes monte sur la femelle, s’active langoureusement à lui faire son affaire, alors que le petit tourne autour, l’innocence de l’âge le questionnant sur ce nouveau jeu…

Voilà.
Voilà.

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Pas content.
Pas content.

Un peu avant le lunch, un troupeau d’éléphants, certainement une centaine, traverse la piste vers le point d’eau, c’est très impressionnant, d’autant plus que certains énergumènes montent la garde et s’approchent dangereusement de notre véhicule.  L’après-midi se passera à la recherche vaine d’un félin, et nous trouverons encore un troupeau de buffles sur le soleil couchant. De retour au lodge, nous mangeons un bon barbec et trouvons facilement le sommeil.

Dimanche, nous petit-déjeunerons d’un roboratif full breakfast et prenons la route vers St-Lucia, en nous arrêtant à la recherche d’un avion type cesna de location, ir Jonathan B. (qui dispose d’une licence belge) ayant la ferme intention de se s’envoyer en l’air, et nous avec.  Nous arrivons dans un club de golf assez huppé, où un gentil sud-africain appelle un ami qui connaît quelqu’un qui pourrait peut-être si jamais au cas où… Mais là aussi, comme pour les félins, nous rentrons broucouille.  Nous poursuivons donc vers St-Lucia où je me baigne rapidement (vu sa température peu élevée) dans l’Océan indien, Yas et Jon vérifiant que je ne me fais pas manger par un requin. Nous allons ensuite faire une folle croisière sur l’estuaire, et on s’amuse beaucoup, car la croisière s’amuse, c’est bien connu. Les hippopotames et les crocodiles, eux, rigolent moins.

La main devant la bouche, stp.
La main devant la bouche, stp.

La fièvre me gagnant, je déclare forfait et me plante dans mon single bed, alors que mes inébranlables compagnons s’attaquent aux deux cubis, laissés pour compte jusque-là. Ces derniers ne résisteront pas longtemps à l’assaut, si bien que les voilà partis dans la nuit noire dans le village (je parle de mes compagnons, et pas des cubis qui eux au moins sont vides, contrairement aux deux zigoteaux qui sont bien pleins). Tellement pleins qu’ils prétendront avoir croisé un hippopotame et un impala en route vers le bar le plus proche (ce n’étaient pas les animaux qui cherchaient le bar, vous vous en doutez).

Ce lundi, nous avons passé une nouvelle journée de transit (500 km), délaissant la côte de l’Océan indien pour les pentes escarpées du Drakensberg. Les paysages sont époustouflants et se profilent à perte de vue. Nous trouvons ici d’autres horizons que nos petits horizons belges, il faut dire que l’Afrique du Sud est grande comme 400 fois notre patrie chérie…  Nous sommes logés dans un lodge perdu au milieu de nulle part, aux pieds de l’Amphithéâtre, un des sommets du pays, que nous avons bien l’intention de gravir.

Demain, nous allons dans un village reculé du Lesotho, et à nous l’Afrique authentique, l’Afrique séculaire.

Nico – backpackers attitude.

PS1 : Félicitations à Céline et Ben, ils savent pourquoi.

PS2 : Pour ceux (rares) qui me répondent : vivre ses rêves au lieu de rêver sa vie, c’est ce que j’essaye de vivre.

 

27/07/2009 : Jon, Nico et Yas en Afrique du Sud (4) : route vers Cape Town

Bonjour à tous,

Comme une longue, très longue, mais vraiment super longue route vers Cape Town se profile devant nous (1.400 km), j’ai tout le loisir de vous écrire ce trip report, avec la précieuse assistance technique de Yas.

Lundi soir, alors que je terminais le mail collectif narrant nos exploits, la soirée ne faisait que commencer. En effet, en prévision de notre séjour à la rude au Lesotho, on voulait s’assurer une dernière soirée, juste « au cas où ». Si bien qu’à minuit, Jon avait déjà investi la sono dans un lieu bien stratégique (derrière le bar), Yas enchaînait les parties de billard et moi, je réveillais mes modestes connaissances de la langue de Vondel avec tous les Néerlandais et les Flamands de l’auberge. Après avoir été initiés aux rythmes endiablés des danses zulus, vous imaginez bien que le sommeil ne fut pas difficile à trouver…

Invasion du bar.
Invasion du bar.

Mardi matin, c’est une autre affaire. Nous prenons un copieux petit-déj et partons avec le tour organisé par l’auberge vers le Lesotho. Après avoir roulé une bonne heure, nous passons sur une piste qui mène à un col de montagne où se trouve le poste de frontière sud-africain. Les formalités administratives sud-africaines sont rapides et notre fourgon quitte le poste de Monantsa Pass et entre dans une sorte de « no man’s land » chaotique : nous ne verrons jamais le poste frontière du Lesotho, ce qui fait de nous des illégaux avec papiers, mais il n’y a pas d’église ou de salle sport universitaire à investir ici pour demander une régularisation massive.

La petite tournée touristique organisée et bien rodée est sans surprise : visite de l’école financée par des sponsorings bienveillants, casse-croûte devant des peintures rupestres séculaires, halte ludique pour goûter à la bière de fermentation locale non filtrée, histoire merveilleuse du « Sangoma » (sorte de chamane local), et enfin le show des souris mortes.  Bref, rien de très impressionnant, si ce n’est la beauté rude de l’environnement et la pauvreté apparente des locaux, logés dans des huttes sans eau courante ni électricité.  Comme prévu, après nous avoir confié à l’instituteur du village, le bus repart avec le reste du groupe, médusé de nous laisser seuls sur place.

Là, on est tout de suite moins fringants et c’est le cœur serré qu’on voit partir le monde moderne devant nos yeux, ce monde moderne et salvateur qui ne reviendra que quarante-huit heures plus tard.  Nous profitons de ce moment d’intense émotion (vous entendez le son des violons?) pour goûter à la bière locale au shop du coin : le Two Sister’s. Comme moi, la bière, j’ai eu ma dose, je prends du Coca-Cola.  Après deux canettes, le commerce est déjà en rupture de stock : on est dans de beaux draps.  Nous jouissons encore du coucher de soleil qui dévoile des couleurs magiques sur le village puis nous nous installons dans la chambre familiale éclairée à la bougie et chauffée au pétrole. Power, notre hôte, nous prépare un excellent repas et comme il n’y a pas foule d’activités nocturnes dans le coin, nous nous emmitouflons dans nos lits respectifs (Yassine et Jonathan dorment ensemble : ils sont inséparables maintenant).

Gla-gla-gla.
Gla-gla-gla.

Pour lutter contre le froid, nous avons trois épaisses couvertures chacun. Yas et moi avons de plus opté pour un drap-housse en soie (le type Marilyn Monroe) et Jon a choisi un magnifique drap en coton (le type Laura Ashley). Froide, très froide, la nuit est aussi interminable. La température a dû flirter avec les 0°C, et au réveil, un petit-déjeuner complet avec du porridge très appétissant nous remet d’aplomb.  Vers 10h00, mercredi matin donc, nous partons en randonnée vers la crête montagneuse qui domine toute la vallée. Nous nous frayons un chemin à travers le veld et commençons la lente ascension, ouvrant un nouveau trail. Alors que nous avons le sentiment d’être comme le premier homme sur la lune, nous tombons sur une clôture que nous longeons jusqu’au sommet, découvrant un paysage à perte d’horizon. A la faveur d’une antenne-relais non loin, nous allumons nos GSM et profitons de quelques minutes de réseau, ce dernier étant inexistant dans l’enclave de notre village, cerné par les montagnes.

Lesotho.
Lesotho.

Alors que nous redescendons, des jeunes en tenue traditionnelle (bottes en caoutchouc et couverture en guise de pardessus), nous accueillent et nous indiquent le bon chemin vers le shop des Two Sister’s créant ainsi la légende des « Trois Hommes Blancs descendus de par-delà la montagne pour acheter une bière au Two Sister’s ». Laissant là nos jeunes compagnons, nous en retrouvons d’autres à l’échoppe, très occupés à l’activité locale : attendre et boire.

Grand comme la Belgique, mais peuplé de seulement 2,1 millions d’habitants, le Lesotho (« pays des montagnes », prononcez « Lait-su-thou ») est le pays le plus haut du monde, non pas par son altitude maximale (3.482 m) mais en raison de son altitude minimale (1.381 m).  Ses ressources naturelles et l’agriculture étant très limitées, l’économie est très faible. De plus, les infrastructures sont peu développées, faisant de ce pays l’un des plus pauvres de la planète. Ceci explique-t-il peut-être cela?  De retour chez notre hôte, c’est cette fois Malucky, la femme de Power (trop occupé à ses activités locales lui aussi), qui nous reçoit et nous prépare un excellent repas. Alors que nous allons dormir, j’entends le Maître des lieux qui rentre et qui fait du bruit, mais pas longtemps, assommé par sa femme sans doute, et elle avait de quoi faire, avec sa grosse poitrine !

i'm a poor lonesome cowboy.
i’m a poor lonesome cowboy.

Jeudi, nous décidons de partir explorer la vallée voisine à cheval. Yas, peu à l’aise sur son destrier, ne tarde pas à choir. Sa chute, malheureusement peu spectaculaire, est à la fois lourde (grosse entorse au coude) et salvatrice (il arrête les frais et rentre à pieds). Jon et moi poursuivons et chevauchons dans le vent. Nos étalons sont relativement bien dressés et répondent principalement aux commandes des rênes (et pas des éperons, que d’ailleurs nous n’avons pas). Nous traversons encore quelques bleds et rentrons au village pour retrouver notre minibus du monde moderne. En chemin, nous croisons le groupe de touriste du jour, sidérés de nous voir débarquer à cheval, comme ça sorti de nulle part.  Nous retrouvons également le Yas, qui s’est bien fait dorloter par Malucky et qui a bien récupéré. Prenant congé de nos hôtes, nous investissons le minibus déjà bondé : d’une capacité de 16 passagers, nous en sommes 19. Sur les pistes défoncées et pentues, il ne faut pas longtemps au conducteur pour griller l’embrayage du van surchargé.

Arrivé de justesse au poste frontière, le guide affrète une voiture pour décharger le minibus et nous attendons à l’abri avec les policiers, dans le poste de contrôle. Nous partageons quelques biscuits avec eux et repartons enfin.  Peu après, c’est le minibus qui rend l’âme, faute d’embrayage. Une demi-heure après, un nouveau minibus, expressément affrété lui aussi arrive et nous pouvons reprendre la route en convoi. Comme ce n’était pas encore assez, après quelques kilomètres, le nouveau minibus crève un pneu. Ce dernier sera heureusement vite remplacé, et nous arrivons de retour à l’auberge pour l’heure du repas. Nous prenons encore conscience de note bonheur de nantis sous la douche chaude et nous nous couchons de bonne heure, en prévision de notre épopée de vendredi.

Vendredi, au programme donc, la randonnée de l’Amphithéâtre qui nous mènera du camp de base, joint en 4×4 et situé à 2.500 m d’altitude, au sommet à 3.050 m. Il a neigé la nuit, et l’air est glacial.  Promenade de santé pour les uns, véritable chemin de croix pour les autres, le plaisir n’en est pas moindre. Vos trois mousquetaires favoris se répartissent les tâches : j’ouvre la marche alors que Jon et Yas font office de voiture-balai, avec entre nous, le reste du groupe (anglais, néerlandais, allemands et polonais).  Après avoir arpenté un sentier à flanc de montagne, un chemin enneigé doit être franchi entre deux pics rocheux. Difficile et technique, la montée mène en contrebas du Pic Sentinelle, un des sommets d’Afrique du Sud. De là, nous surplombons toutes les montagnes et les haut-plateaux. Mais malheureusement, qui dit plateau ne dit pas buvette : la contrée reste sauvage. Après le lunch pris sur le pouce devant ces paysages surprenants à 3.050 m d’altitude, nous nous dirigeons vers la cascade de Tukela, la deuxième plus haute au monde : 950 m! En fait de cascade, quand nous arrivons, nous ne voyons qu’un petit pipi qui coule, le reste étant complètement gelé. Nous sommes alors sur l’Amphithéâtre proprement dit, un vaste haut-plateau montagneux en arc de cercle, présentant des à-pics vertigineux de plusieurs centaines de mètres.

Drakensberg.
Drakensberg.

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Yaka.
Yaka.

L’endroit est tellement fabuleux que la séance photo prend des allures de shooting de star : c’est l’ère numérique! Mais l’heure tourne et déjà il faut repartir vers les redoutées échelles métalliques accrochées sur les parois rocheuses verticales : 40 m à descendre, soit un immeuble de 12 étages… Preux comme nous sommes, nous ne faillirons pas et achèverons la ballade comme il se doit : au bar de notre Backpackers.  Ce séjour dans le Nord-Drakensberg fut des plus sportifs et agréable à mes yeux. L’option de séjourner au Lesotho au départ de notre hôtel était une bonne option car notre véhicule, une VW Golf II pour mémoire, aurait rendu trop périlleux le circuit que nous avions programmé dans ce petit pays de montagnes. Cette modification de l’itinéraire nous a invités à arriver un jour plus tôt à Cape Town, raison pour laquelle nous sommes partis ce matin dès 6h30 pour avaler les 1.400 km qui nous séparaient de notre destination.  Actuellement la route est une succession d’interminables lignes droites, Yas est au volant, Jon ronfle et 685 km sont encore à parcourir. Arrivée prévue vers 21h.

Voilà, c’est tout pour le moment…

Nico – en pleine ligne droite.

 

29/07/2009 : Jon, Nico et Yas en Afrique du Sud (6) : Hermanus

Bonjour à tous,

La route de samedi, depuis l’Amphithéâtre jusqu’à Cape Town s’est bien passée, mais fut longue, vraiment longue : 1.400 km en quinze heures sur des routes de type nationale ou départementale française. On a dû faire trois pleins d’essence pour en venir à bout. L’arrivée de nuit au Cap était assez étrange, et nous avons trouvé un hôtel dans le quartier de Sea Point, en face du stade en construction pour la Coupe du monde 2010 (pas moins de 7 grues en activité). Alors que j’appelle ma Princesse, Jon part au 7@11, escorté de Yas, bravant les dangers de la nuit noire Cape-Townienne.

Dimanche, nous décidons de visiter le must to see de Cape Town : Table Mountain, littéralement la « Montagne Table » : un haut-plateau culminant à 1.073 m, serti de pentes abruptes et d’un téléphérique. Ce dernier étant en maintenance en cette période hivernale (il fait néanmoins 25°C et plein soleil – des hivers comme ça, j’en veux bien chez nous aussi), il faut monter à pieds, au grand dam de Yas. Mais le malheur des uns faisant le bonheur des autres, Jon et moi sommes ravis de nous dérouiller les guiboles après la longue route de la veille.  Partant du parking à 400 m d’altitude, il ne nous faudra qu’une bonne heure pour gravir les 650 m de dénivelé, en empruntant le sentier de « Platteklip Gorge », qui comme son nom l’indique, passe par une gorge et est donc assez raide. Du sommet, la vue est splendide sur la ville, sur les plages et sur la mer. Nous croisons des sportifs du dimanche, qui montent juste pour le plaisir de monter (et de redescendre aussi forcément), ils font ça au pas de course, sans se soucier de ceux qui en bavent un max.

CPT.
CPT.

Comme le bistrot de la Table est également closed, et qu’ayant épuisé nos réserves de boissons, nous avons grand soif, nous redescendons le chemin en triple vitesse et achetons non seulement de l’eau et des boissons toniques qui revitalisent le corps, mais aussi un excellent jus de raisin blanc de cépage chardonnay, de la renommée fabrique Simonsig. Le jus ayant été mis en bouteille en 2007, il est légèrement alcoolisé, afin de garantir sa conservation. Muni également de gobelets et de chips, nous nous rendons à Clifton Bay, une belle crique dans un beau quartier, et nous prenons l’apéro en regardant le coucher de soleil.

Lundi, nous prenons la direction du Cap de Bonne Espérance et de Cape Point, à l’extrémité de la péninsule. Nous nous y promenons et escaladons un rocher qui ressemble à un gros nez. Un gros nez? Que dis-je, c’est un pic, c’est un cap, c’est une péninsule!  Ce Cap aura vu passer non seulement Vasco de Gama, mais aussi Jon, Nico et Yas. Il aura surtout été fatal (Bazooka) à des dizaines de navires.  Dans l’après-midi, c’est le Grand Schisme d’Afrique : Jon nous quitte (heu, rassurez-vous, c’était prévu comme ça). Nous retraversons toute la péninsule et déposons le Pilote au « kiss and ride » à l’aéroport international. La séparation est tendre et virile à la fois, accolades chaleureuse et petites tapes sur l’épaule sont de la partie. Il faut reconnaître qu’après deux semaines passées ensemble à trois, c’est un peu comme si on arrachait une patte à un animal (qui n’en a déjà que 3). Bon, une fois Jon parti, Yas pousse un soupir de soulagement : Pfft enfin seuls! (C’est beau l’amitié).

Bonne Espérance.
Bonne Espérance.

Nous reprenons la route vers Hermanus, petite cité côtière sans grand charme, mais réputée pour sa baie « Walker », et surtout pour ses dizaines de baleines australes qui viennent batifoler dans ses eaux froides en hiver.

Ce mardi, réveil matinal et route vers Gansbaai pour l’excursion de la journée : le White Shark Diving! Il s’agit d’une sortie en mer de quelques heures, et durant laquelle l’observation des requins blancs est rendue possible grâce à des appâts (savamment préparé – il ne s’agit pas de nous, les appâts). Je me retrouve donc dans une cage arrimée au bateau, dans la mer agitée à 17 degrés, alors que des requins blancs sont excités par les appétants répandus par l’équipage. Il me suffit de tendre les doigts, que je tiens bien serrés sur la cage, pour toucher ce gros poisson, car après tout, ce n’est qu’une immense sardine, avec des plus grandes dents.

Ainsi entraîné par Yas qui ne pense qu’a ça depuis des mois, je goûte au tourisme exclusif. Exclusif par les sensations qu’il procure d’une part et exclusif par les visiteurs qu’il rameute d’autre part : une famille complète de nord-américains est arrivée en hélico. Il faut reconnaître que c’est très impressionnant, surtout quand le gros de la meute (je parle bien sur d’un requin), un requin blanc de 4,5 m et près de 2 tonnes, mord à l’appât et vient se frotter contre la coque du rafiot. Nous verrons les stigmates de la morsure dans le polyester à la sortie de l’embarcadère. Suit alors un concours de photographes amateurs : Yas reçoit la palme de la photo « sur le vif » et moi celle de la photo « inédite » : Chris Fallows peut aller se rhabiller.

Picture courtesy of the Yas.
Picture courtesy of the Yas.

Nous visionnons ensuite le DVD de l’expédition à la sortie du bateau, puis nous nous arrêtons dans la baie pour voir des baleines, nous en dénombrons huit en tout. En fin d’après-midi, nous retournons à Walker Bay et admirons le balai lointain des cétacés dans la baie. Et puis c’est assez, justement, et nous rentrons nous sustenter d’un excellent braai (barbecue) à l’hôtel.

Demain, direction Cape Aguilhas, le point le plus au sud du continent africain.

Gros bisous,

Nico – chardonnay represent.

 

4/08/2009 : Jon, Nico et Yas en Afrique du Sud (7) : Bruxelles

Bonjour à tous,

Vous l’aurez certainement remarqué, la numérotation des trips reports est passée de 4 à 6.  De cette façon, le n° 5 a été sauté, et mes trips reports entreront dans la légende, comme la numérotation des albums de Gaston Lagaffe (voir à ce sujet l’album n° 5 du célèbre gaffeur que je ne tenterai pas de concurrencer).

Mardi soir le 28 juillet donc, c’est la tête encore remplie de nos images de dents de la mer que nous nous sommes endormis au son du chant des baleines (ou alors c’était Yas qui ronflait).

Mercredi matin, je me lève et je ne te bouscule pas.  Enfin, un peu quand même : Yas n’a même pas le temps de remplir ses poumons de cette fumée chargée de goudron qui consume les cigarettes et la vie que le moteur tourne déjà, le Cap Agulhas (le Cap des Aiguilles) nous attend.  La route est bien différente de celles déjà parcourues jusqu’alors : les paysages sont plus doux et verdoyants.  Nous traversons des petites villes qui se prévalent d’être des villes « sur le chemin du bout de l’Afrique », où nous arrivons après deux heures de trajet.  Dans l’absolu, rien de bien spécial, si ce n’est les deux océans, indien et atlantique qui se rejoignent sans tumulte, quelques rochers lacérés par les vagues et le vent, et un beau phare qui vient compléter ma (petite) collection des phares du bout du monde (ndlr : lire Trésor et Princesse en Argentine). Le plus magique au fait, c’est d’être là, au bout de l’Afrique, au point le plus méridional, et de se dire qu’on ne sait pas aller à pieds plus au Sud.  A la rigueur, on peut partir à la nage et arriver en Antarctique, saluer Messieurs Hubert et Dansercoer à la base Princesse Elisabeth (tient, encore une Princesse).

Un phare dans le jour.
Un phare dans le jour.

Nous visitons le petit musée du phare consacré aux phares en général et aux phares du monde entier en particulier.  Un tableau présente des phares de chaque pays, par des cartes postales que des touristes passionnés ont envoyées.  J’en trouve même d’Oostende et de Nieuwpoort!  Nous mangeons dans ce lieu chargé d’histoire, et prenons la route vers notre ultime destination : Stellenbosch.  Ce petit bout du bout de l’Afrique sent aussi la fin de notre périple. Après deux heures de route, nous arrivons à Stellenbosch, sous les nuages blancs.  Comme toutes les jolies maisons sont peintes en blanc, l’arrivée est assez terne.  Nous trouvons refuge à la Wijnhuis, qui comme son nom l’indique est une maison où on peut goûter du jus de raisin.  Nous nous lançons donc dans une dégustation digne des plus grands sommeliers : 6 vins passent sous notre loupe et notre palais avisés.  On ne vous donnera pas du bourru et gouleyant pour son caractère, du loyal et du séveux pour ses qualités, ni même encore du fatiqué ou de l’austère pour ses défauts.  J’aime – j’aime pas, je préfère : tels sont nos critères intransigeants.

Stellenbosch.
Stellenbosch.
Winery.
Winery.

Jeudi matin, c’est notre dernière journée d’Afrique à deux, et après avoir rassemblé notre paquetage, nous visitons la magnifique Vergelegen Winery, une des plus anciennes productions de vin d’Afrique du Sud.  Bien qu’ancienne, la maison présente sa méthode de production hyper sophistiquée et technique, le souci principal ici étant de ralentir la fermentation du vin qui est trop chargé en sucres, en raison de l’ensoleillement élevé du raisin.  Le jus est donc refroidi immédiatement après la presse.  S’ensuit un long procédé de transfert de cuves en inox vers des barils en chêne venus de France, puis retransfert en cuve pour embouteillage.  Je suppose qu’entre tous ces transferts, il y a encore quelques étapes chimiques pour donner un vin à consommer rapidement après mise en bouteille.  Nous ne nous laissons pas déstabiliser par la dégustation et prenons la direction de l’aéroport international de Cape Town.

La restitution de notre VW Chico se passe sans encombre (4.874 km en 19 jours) et nous prenons le vol de 18h10 vers Dubaï sur Emirates.  Coup de chance (ou de séduction) inouïs : j’obtiens les places « sortie de secours » qui font non seulement mon bonheur (un boulevard pour mes longues jambes) mais aussi celui de Yassine (idéalement situé devant le bar, il ne doit même pas se lever pour demander ses bouteilles vin blanc d’Alsace pinot gris qu’il enchaîne comme du petit lait).

Nous atterrissons à Dubaï tôt le matin et comme nos bagages de soute suivent automatiquement vers le second vol, nous décidons de sortir en ville.  Les formalités se résument à une formalité et sortant de l’aéroport à 6h00, nous sommes assommés par la chaleur : déjà 35°C.  Nous sautons alors dans un taxi qui nous mène à Burj Dubaï, le building le plus haut du monde qui culmine à 818 m (encore plus haut que tout le relief de la Belgique).  Franchement, l’immeuble, en cours de finitions), est assez moche et ne m’impressionne pas tant que ça.  Il faut dire que les immeubles autour, largement espacés, atteignent les 300 m pour la plupart.  Après avoir un peu marché, nous comprenons vite que cette ville n’est pas destinée aux piétons et nous reprenons un taxi pour aller jusqu’à la Palmeraie.

Dubai.
Dubai.
Dubai.
Dubai.

En route, nous passons à côté de la fameuse piste de ski, qui n’est finalement qu’un petit témoin de la démesure énergétique de la ville.  Nous passons enfin photographier Burj El Arab, qui a la forme d’une immense voile.  Posé au bord de la mer, il symbolise peut-être l’appel du large.  En tout cas, il symbolise certainement le fric : c’est le seul hôtel classé 7 étoiles au monde (alors que l’échelle officielle n’en compte que 5), il mesure 321 mètres et la plus petite chambre est une suite de 196 m².  Malheureusement cette petite auberge affichant « no vacancy », nous devons repartir, ce qui tombe bien vu qu’on a un avion à prendre vers Dusseldorf, d’où nous roulerons jusqu’à Bruxelles, grâce à ma Princesse qui devait être aussi impatiente que moi pour les retrouvailles.

Voilà, saga Africa, ambiance de la brousse, c’est fini.

Nico – complet.

Bilan chiffré du voyage :

Déplacements :

* Voiture : 6.044 km (dont 4.874 en VW Chico)

* Avion : 24.000 km

* Bateau : quelques miles nautiques

* Cheval : 24 km

Divers :

* Nombres d’heures sans voir (ni toucher) ma Princesse : 516

* Nombre de dispute entre Yas et moi : 1 (mais elle a duré trois semaines :-)))

* Altitude la plus haute : 3.050 m (Amphithéâtre)

* Altitude la plus basse : -2 m (cages aux requins blancs)

* Nombre de litres de vin consommés (mais Yas et Jon bien plus que moi) : 15

* Nombres de pizzas livrées : 6

* Nuit la plus froide : entre 1 et 3 degrés

* Nombre de photos prises/conservées par Nico : 2520/733

* Nombre de photos prises/conservées par Yas : 2100/???

* Nombre de photos prises conservées par Jon : 72/72 (hé oui, il travaille encore à l’argentique)

* Nombre d’heures de vidéo prises par Jon et conservées par Nico : 5/1 (quand j’aurai le temps pour faire le montage)

* Nombre d’hippopotames aperçus : plusieurs dizaines + 1 en pleine rue à St-Lucia

* Nombre de léopard aperçu : 0

* Nombre d’accouplements constatés : 3 (2 fois les lions et 1 fois les rhinocéros)

* Nombre de minutes passées au téléphone avec Princesse : 165