Le CC traverse l’Atlantique

Notre véhicule n’étant pas sous-marin et ne nous accompagnant pas dans l’avion, nous avons organisé un transport maritime pour qu’il traverse l’Atlantique. Vu les dimensions de la bête (trop haut pour un container, même un high-cube), nous avons logiquement opté pour un bateau RORO (Roll on – Roll off) dans lequel le véhicule roule pour rentrer et pour sortir.

Les deux voies les plus courues pour un voyage aux Amériques sont la route nord (Europe – Amérique du Nord) et la route sud (Europe – Amérique du Sud). Nous avons retenu la première (voir itinéraire) et devions conduire le véhicule à Anvers le 11 août 2014, le bateau larguant les amarres le 13 août 2014, pour le récupérer à Halifax deux semaines plus tard.

A six semaines du départ, nous recevons un e-mail de Seabridge, l’opérateur allemand spécialisé en transport de véhicules récréatifs pour lequel nous avons opté : le bateau du 13 août doit aller en cale sèche, de sorte que le départ est annulé. Grands seigneurs, ils nous offrent le choix de partir une semaine plus tôt ou une semaine plus tard. Super, comme les billets d’avions avaient déjà réservés pour fin août, nous choisissons pour un départ une semaine plus tôt.

Au moins, nous sommes certains que le motorhome arrivera bien avant nous et comme nous avons négocié le gardiennage du véhicule au port d’Halifax pendant une semaine, nous ne devrons pas changer nos billets d’avion ni la réservation de l’hôtel.

Tout cela a été organisé avec Seabridge par e-mail et par téléphone, en anglais.

Autant c’était facile et déconcertant de laisser le CC au port d’Anvers, autant c’était une gageure de le préparer pour cela !

Les derniers jours furent un vrai parcours du combattant :

  • Récupérer le CC chez le concessionnaire, puis lui faire ajouter en dernière minute : une fixation pour la deuxième roue de secours sous le châssis (de sorte à libérer l’espace dans la soute), des plaques en aluminium (tôle larmée) pour marcher sur le toit du CC et pouvoir y faire du stockage supplémentaire, un préfiltre à gasoil (Racor type GA 500 – GP227 doté d’un filtre 30 microns et avec deux filtres de 10 microns en réserve) et usiner une barre de rallonge du démonte-pneu (merci Amine) ;
  • Réaliser la cloison de séparation pour empêcher les intrusions dans l’habitacle pendant la traversée (réalisation par Nicolas, entièrement démontable et auto-serrante) ;
  • Réaliser le meuble-échelle qui permettra d’accéder facilement au lit superposé tout en offrant du rangement supplémentaire (réalisation par Nicolas, décoration par Catherine) ;
  • Laver les tentures, ajouter des moustiquaires sur-mesure qui seront imprégnées dans les régions à risque (réalisation par Catherine) ;
  • Poser la plaque de protection d’échelle pour empêcher d’accéder facilement sur le toit ;
  • Démonter le porte-vélo : sur base d’expériences d’autres voyageurs, nous avons conclu qu’il valait mieux l’enlever, parce que cela ajoute du poids et de la longueur, et qu’en définitive nous pensons avoir peu d’occasion de profiter des joies cyclotourisme sur place. Par contre, nous prenons le petit vélo des enfants qui se le partageront pour apprendre à rouler (il rentre dans la soute en-dessous des lits superposés) ;
  • Nettoyer l’intérieur et l’extérieur, jusqu’au bas de caisse et aux contours de roue, toute trace de boue doit être éliminée, même le moindre petit insecte dont tout le monde sait ce qui lui passe par la tête quand il s’écrase sur le pare-brise ;
  • Remplir les armoires, calles et soutes avec en prenant des photos et en établissant des petits plans pour s’y retrouver plus tard.

Après, il a suffit de rouler une heure jusqu’à Anvers, en suivant le GPS de Catherine qui me précédait en voiture, d’éviter de justesse un accident (merci l’angle mort), puis de déposer le CC en échange d’un simple papier gribouillé par l’opérateur qui a sommairement inspecté le motorhome avant de prendre la clé (uniquement la clé de la cabine, l’habitacle restant inaccessible).

Nous avons bien entendu retiré tout ce qui pouvait être volé dans la cabine (écran de la caméra de recul, face de l’autoradio, outil et papiers, même l’antenne) et protégé les sièges de grands sacs plastiques.

Voilà, y’a plus qu’à suivre son parcours en direct sur internet et le récupérer à Halifax dans trois semaines.

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