De Bangkok à Mae Salong (du 1.07.2017 au 12.07.2017 – 1.191 km – 1.191 km cumulés)

1er juillet 2017.

Fais dodo ...
Fais dodo …

Le vol 834 de la Qatar Airways vient de décoller, avec une demi-heure de retard, vers 1h30 de la nuit. À côté de moi, Alexis s’est endormi, dans une position hasardeuse, première d’une longue série, qu’il ne tiendra pas longtemps. Mon voisin a eu la bonne idée de retirer ses grolles, je suis à la limite de l’intoxication. Je ne fermerai ainsi pas l’œil de la nuit : les vacances commencent bien. Mais cela n’entachera pas ma bonne humeur. Depuis des années qu’on en rêvait, nous voici enfin à destination du pays du sourire, j’ai nommé : le Royaume de Thaïlande. A peine débarqués, nous ressentons déjà la lourdeur et la moiteur de l’air dans la passerelle d’accès qui, pourtant, est climatisée. Climatisée comme l’automobile que nous avons louée dès l’aéroport international, automatique et avec conduite à droite de surcroît, ça tombe bien vu qu’on roule à gauche par ici. En quinze minutes, l’affaire est réglée, et nous voilà à l’assaut du bitume Thaïlandais au volant d’une Mitsubishi Mirage (Catherine précise qu’elle est blanche) un peu poussive.
Arrivée.
Arrivée.

Mirage.
Mirage.

Nous avons choisi de commencer notre découverte du pays par une petite ville de province à deux heures de route de Bangkok, faut pas pousser après une nuit blanche (comme la voiture, merci Princesse) et avec l’adaptation à la conduite anglo-saxonne-thaï. Destination Ayutthaya, qui n’est autre que l’ancienne capitale du royaume de Siam, fondée en 1350 par un prince réfugié du choléra. Il opta pour cet emplacement stratégique, bordé de deux rivières et d’un méandre du Chao Phraya, le fleuve princier qui s’étend sur quelques 352 km avant de se jeter dans le golfe de Thaïlande. Il ne restait donc plus qu’un canal à creuser pour faire de la cité naissante une île, sur laquelle nous trouvons facilement l’hôtel réservé sur Booking dot com, le Somjai Place, bien plus décati que ne le laissaient entendre les photos trompeuses du site internet. Au moins, il y a 4 grands lits, dont un très très grand qui sera pour moi, des sanitaires privatifs et un airco facile à utiliser : pour faire plus froid, il suffit de pousser sur « too warm ». Mais donc attention, il faut avoir la présence d’esprit, en pleine nuit alors qu’on se les gèle, de pousser sur « too cold » pour tendre vers sa zone de confort, alors que « too » est écrit en tout petit. Alexis est assez déçu du centre-ville, et nous de même : c’est relativement crasseux, les trottoirs sont encombrés ou inexistants et l’architecture est non seulement sommaire mais aussi pas coordonnée du tout. Bref, c’est moche. Après un bon repas dans un resto au bord de l’eau, nous tombons, épuisés de notre non-nuit de l’avion, dans les grands lits de l’hôtel, vers 15h … ben quoi, il y a 5h de plus ici, on était donc au lit à 20h …

2 juillet 2017.
… pour se réveiller vers 11h du matin (ben quoi, il n’était que 6h à Bruxelles, finalement). Le temps d’être fins prêts, il est déjà trop tard pour le petit-déj. Pas grave : on s’adapte et on embraye direct avec du riz aux légumes sautés avant d’arriver, en nage, au Wat Ratchaburana, le temple royal établit en 1424 par le Roi Sam Phraya qui venait d’accéder au trône suite au décès inopiné de ses deux frangins, Chao Ai Phraya et Chao Yi Phraya morts dans un combat fratricide, l’un comme et contre l’autre, prétendant au trône. Le cadet Sam Praya, qui n’avait rien demandé, tira profit du trépas de ses frérots dont il recueillit pieusement les cendres dans des chedis, ces fameuses tours reliquaires en forme de cloche. Avec cette chaleur, le ciel bleu, l’herbe grasse et les briques en terre cuite des bâtis, on se croirait presque dans les missions jésuites du Paraguay, toutes religions gardées bien entendu. Nous poursuivons, toujours à pieds, en traversant le parc Phra Ram, jusqu’au Wat Phra Si Sanphet, célèbre pour ses trois chedis blancs. Là, on a franchement bien donné et on retourne fissa à l’hôtel pour prendre le frais (poussez sur « too warm ») et une bonne douche. Courageux et prêt au sacrifice comme toujours, je repars seul dans le bouillonnant centre urbain afin de faire du change à un taux correct, qui se révèlera d’ailleurs être bien plus avantageux que celui de l’aéroport international où je n’avais changé que le minimum vital. Tiens, à propos de vital, ce soir c’est banana pancake au chocolat comme dessert pour tout le monde.

Wat Ratchaburana.
Wat Ratchaburana.

Wat Ratchaburana.
Wat Ratchaburana.

Wat Ratchaburana.
Wat Ratchaburana.

Wat Ratchaburana.
Wat Ratchaburana.

Wat Phra Si Sanphet
Wat Phra Si Sanphet

3 juillet 2017.
Vu la longue journée de route qui nous attend, nous nous sommes résolus à un départ plus matinal qu’hier : l’airco de la Mitsubishi commence à pulser dès 10h15. De toute façon, il n’y a même pas de chauffage dans cette bagnole. La route est excellente et le trafic moins oppressant que prévu, mais il faut respecter les limitations de vitesse car la police fait son job : quatre contrôles en moins de 100 km. Il y a bien quelques mobylettes et pick-up qui roulent à contre-courant sur la voie d’urgence, les clignotants sont clairement en option sur la plupart des véhicules, mais à part ça, rien d’anormal à signaler quant au trafic qu’on m’avait promis infernal. On fait la pause de midi à la Thaïlandaise, dans une cantine qui égaie cette longue route monotone et on arrive en fin d’après-midi à l’approche du parc historique de Sukhothai où nous n’avons rien réservé pour la nuit. Bien nous en a pris car la guesthouse repérée dans le guide Lonely Planet ne valait pas le resort situé juste en face qui nous a réservé un accueil bien plus chaleureux pour un logement bien plus luxueux, à de meilleures conditions. Dur, dur, le voyage en mode backpacker … Comme il y a une belle piscine à débordement, on est bien obligés d’en profiter un peu, puis on va manger un chinois (enfin, on se comprend) histoire de changer du thaïlandais.

Hôtel matin.
Hôtel matin.

Euh ... et le chauffage ?
Euh … et le chauffage ?

Hôtel soir.
Hôtel soir.

4 juillet 2017.
Comme chaque fois qu’on étrenne un nouvel hôtel, les kets dorment mal et comme on va en changer toutes les deux nuits, ils vont finir par être très fatigués. Du coup, la qualité des devoirs quotidiens s’en ressent, alors plutôt que de se fâcher avec eux (oui, oui, avec eux), on replonge dans la piscine.

A school with a view.
A school with a view.

Du sport à la culture, il n’y a que 5 minutes en voiture et nous voici au musée national Rama Kham Haeng inauguré le 25 janvier 1964 par le roi de Thaïlande Rama IX en personne et à peine retouché depuis. Ambiance vintage garantie. Le musée rend hommage au roi Rama Kham Haeng qui, dès 1283 après JC, a eu la bonne idée d’établir l’alphabet Thaï, basé sur l’indien, teinté de khmer et avec un zeste de vieux Mon. L’alphabet comportait alors 61 caractères (39 consonnes, 20 voyelles et 2 accents) et n’a été augmenté que de 13 caractères pour former l’alphabet Thaï moderne (44 consonnes, 26 voyelles et 4 accents). A part ça, figurez-vous que Bouddha, qui est probablement la divinité la plus représentée au monde (à part peut-être Mickey Mouse qui ne joue pas dans la même catégorie), n’était à l’origine représenté que part son empreinte du pied gauche.
Le thaï pour les nuls.
Le thaï pour les nuls.

"Des bols Seca"
« Des bols Seca »

Mais depuis, les artistes s’en sont donné à cœur joie : on le trouve debout, assis ou couché, chaque posture ayant une signification différente selon la position des bras et des mains. Juste après la visite, il pleut. Très fort. J’arrive à exfiltrer mes héritiers de leur abri, et j’accepte de prendre mon épouse avec, puis on s’occupe comme on peut à l’hôtel : on mange une pastèque de 2 kg, on joue au jeu de l’oie et les kets avancent encore dans leur cahier de devoirs de vacances.
A la baguette.
A la baguette.

Un petit grain.
Un petit grain.

5 juillet 2017.
Notre hôtel étant complet ce soir, nous déménageons à quelques centaines de mètres, dans un autre resort (notez qu’on se rendra vite compte que l’appellation resort est galvaudée), encore mieux : la piscine y est plus étendue. Avec ça, on peut partir l’esprit tranquille pour visiter la cité royale du parc historique de Sukhothai, à vélo comme tout le monde. Le tour commence par le majestueux Wat Mahatat, entouré de douves et fondé en 1240, il était réservé aux dévotions de la famille royale. Il ne comptait pas moins de 200 chedis, dont le principal fut construit pour recueillir un cheveu et une vertèbre, rien que ça, de Bouddha dont 168 disciples sont représentés sur le bas-relief en stuc qui borde le chedi.

Wat Mahatat.
Wat Mahatat.

Wat Mahatat.
Wat Mahatat.

05.03 Sukkothai
A bicyclette.
A bicyclette.

Wat What Quoi ?
Wat What Quoi ?

Offrande.
Offrande.

Ajoutez-y quelques plans d’eau, les restes des douves agrémentés de nénuphars et vous voilà dans le genre de site qu’il est difficile de quitter. Mais, le ciel de couvre et on ne me la fait pas : nous avons à peine le temps de rendre les vélos et de s’installer sous les ventilos d’un resto qu’une pluie diluvienne s’abat sur quelques passants imprévoyants. L’après-midi est plus relax à l’hôtel : piscine, airco, piscine.

6 juillet 2017.
Alexis voulait voir du Bouddha, il sera servi. Nous nous attaquons au secteur Nord du parc historique, en voiture cette fois, qui abrite le fameux Bouddha assis en tailleur. Haut de 14,6 m, il remplit à lui tout seul le Wat Si Chum. Puis, nous nous frayons un chemin parmi tous ces cyclistes du jeudi pour aller se garer pile devant le parking vélo (oui, oui c’est honteux) du temple suivant : le Wat Phra Phay Luang, remarquable et remarqué pour ses reliefs en stuc.

Plus près de toi Bouddha.
Plus près de toi Bouddha.

Wat Si Chum.
Wat Si Chum.

Wat Si Chum.
Wat Si Chum.

Et enfin, alors que les cyclistes ont déclaré forfait, nous terminons par les fours à briques et le Wat Sorasak dont le chedi est gardé par 28 éléphants cariatides. Il fait encore plus douf aujourd’hui, alors on enchaîne avec piscine, ventilo, piscine. Notez que c’est la première journée sans pluie depuis le début de notre voyage.
Bloup, bloup.
Bloup, bloup.

7 juillet 2017.
Comme nous ne savons pas du tout quel sera le prochain hôtel avec piscine, on en profite encore un peu jusqu’à l’heure du check out, puis on reprend la route, direction Si Satchalanai, un autre site classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, que nous visitons à vélo. Le site est désert et nous visitons consciencieusement les ruines des Wat dont je vous épargne les noms compliqués, notamment « Celui qui a fondu comme une glace au soleil tellement il fait chaud ici » selon ma dulcinée, et celui dont il faut gravir 116 marches.

Si Satchalanai.
Si Satchalanai.

Bicycle tridem.
Bicycle tridem.

Puis, c’est la récré : nous nous prenons au jeu d’une course cycliste dans le parc historique. Un vrai kif mais compte tenu des conditions de chaleur et d’humidité, il s’agit d’une activité à haut risque, réalisée par des professionnels. N’essayez pas cela chez vous dans votre salon. Nous poussons, en voiture Simone, jusqu’au Wat Phra Si Mahatat juste pour le plaisir de franchir le pont suspendu sur la rivière Yom. Au temple, alors que les donations sont les bienvenues, c’est le moine lui-même qui fera cadeau de bracelets aux kets intimidés. Nous trouvons un hébergement à l’Héritage Si Satchalanai Resort, qui propose une très grande chambre avec deux grands lits doubles.
Touche pas à mon ket.
Touche pas à mon ket.

Motard rime avec ...
Motard rime avec …

Ô temps ...
Ô temps …

8 juillet 2017.
La nuit fut incroyablement calme dans notre grande chambre. C’est le jubilaire, notre petit Valentin, qui s’est chargé de réveiller toute la famille, rien qu’en bougeant et en soufflant dans son lit, n’est-il pas formidable. De toute façon, j’avais mis le réveil pour la longue route à venir. A journée exceptionnelle, activité exceptionnelle : nous allons visiter le centre de conservation des éléphants thaïlandais de Lampang (un nom pieu). Pas le genre de truc que j’affectionne, mais il faut le voir pour se forger sa propre opinion. D’ailleurs, nous faisons partie des très rares touristes occidentaux à assister au spectacle, parmi les familles de locaux venus en nombre admirer le symbole de leur pays en ce samedi bien ensoleillé. Au moins, on visite local. Alors, certes, on peut se poser la question du bien-fondé de la domestication de ces animaux, mais là n’est pas le débat de la journée. D’ailleurs, au final, est-il plus naturel de voir un éléphant peindre que de voir un yorkshire avec une pince à cheveux rose être promené dans une poussette sur la digue à Knokke-Le-Zoute ? N’oublions pas que les éléphants ont par le passé accomplis ici des tâches qui étaient accomplies par des chevaux et des bœufs en d’autres contrées.

Bouh !
Bouh !

Tahiti douche.
Tahiti douche.

Le bain des éléphants.
Le bain des éléphants.

D'un pas décidé.
D’un pas décidé.

Ceci n'est pas surréaliste.
Ceci n’est pas surréaliste.

Miam.
Miam.

Nurserie.
Nurserie.

Bref, les kets ont été impressionnés, attendris et émerveillés, surtout quand on a pris la peine de monter à la nurserie déserte où on a tiré deux thaïs de leur torpeur pour qu’ils s’occupent un peu d’un éléphanteau facétieux. Par contre, la visite finie, il nous fallait encore trouver une chambre pour la nuit. C’est toujours à ce moment-là que les kets décident de faire les gugusses dans la voiture. Les kilomètres défilent et l’heure tourne, la tension monte mais redescendra bien vite à la faveur de la piscine de l’hôtel déniché un extremis à la nuit tombante.
Joli.
Joli.

9 juillet 2017.
Comme des milliers de thaïlandais et de touristes, nous choisissons ce beau dimanche de juillet pour monter prendre le frais au Doi Suthep, la petite montagne sacrée qui domine Chiang Mai, c’est donc l’embouteillage assuré. La petite route grimpe en lacets serrés dans la jungle tropicale, nous nous arrêtons au Wat Phra That Doi Suthep qui se mérite : encore quelques dizaines de marches à gravir. Le site est bondé, quelques pèlerins tentent de se frayer un chemin parmi les hordes de touristes et les sticks à selfies. Abstraction faite de la cohue, c’est franchement magnifique. Kitchissime mais magnifique dans son genre, qui s’assume.

Qu'est-ce qui cloche ?
Qu’est-ce qui cloche ?

Drôle de plante.
Drôle de plante.

C'est toi, Hulk ?
C’est toi, Hulk ?

Bof.
Bof.

Wat Phra That Doi Suthep.
Wat Phra That Doi Suthep.

Après quelques banana-waffles énergétiques, nous poursuivons la route jusqu’au palais d’hiver du roi Rama IX afin d’y visiter le jardin, un peu comme quand on visite les serres royales de Laeken au printemps. Alexis et Valentin sont subjugué par la moindre jolie fleur, et ce n’est pas ça qui manque ici. Par contre, la pluie fait son retour et c’est sous un gros grain mais protégés par nos parapluies que nous prenons la poudre d’escampette.
C'est pas drone.
C’est pas drone.

Jolies fleurs.
Jolies fleurs.

Reste à voir pour la dot.
Reste à voir pour la dot.

La pluie aidant, la route est très glissante et nous ne croisons pas moins de quatre accidents dans la descente sur quelques kilomètres, à chaque fois une sortie de route, à chaque fois un gros pick-up. Sans redoubler de vigilance (j’étais déjà au max), nous poursuivons vers le centre-ville embouteillé et y trouvons facilement la guest-house spartiate qui nous change des hôtels confortables des dernières nuits. Au moment de ressortir, Catherine se rappelle qu’on est dimanche et que le dimanche soir il y a le sunday market : le truc hyper typique où on croise plus de touristes que de locaux et où on peut manger à des petites échoppes en rue et acheter de l’artisanat made in Thaïland.
Night market.
Night market.

Night market.
Night market.

Night market.
Night market.

10 juillet 2017.
Nous voici à l’assaut de Chiang Mai, la ville animée où pullulent les touristes, dont nous faisons indéniablement partie, mais nous au moins, on est Belges une fois. Nous reprenons la rue du night market, rendue aux automobilistes de sorte que les gaz d’échappement remplacent les doux fumets des stands de cuisine.

This is a man's world.
This is a man’s world.

Wat Phra Sing.
Wat Phra Sing.

Wat Phra Sing.
Wat Phra Sing.

Wat Phra Sing.
Wat Phra Sing.

Nous nous attardons dans les deux sites majeurs de la ville, le Wat Phan Tao avec ses dentelles en bois de teck et le Wat Phra Sing avec ses éléphants dorés puis nous filons au parc Nong Buak Hat, dans l’espoir d’y faire jouer et courir les garçons, mais la pluie nous y rejoint.
Ça manquait.
Ça manquait.

En tuk-tuk, Simone.
En tuk-tuk, Simone.

11 juillet 2017.
Nous ne sommes étonnamment pas fans de cette ville, la deuxième du pays après Bangkok et pourtant 40 fois moins peuplée vu qu’elle ne compte que 400.000 habitants (et combien de touristes). Après s’être régalés de quelques croissants français à la pâtisserie de l’Opéra, nous mettons cap au Nord. Nous avons décidé de ne pas aller dans les villages pour un safari ethnique, mais nous nous arrêtons au musée ethnographique qui présente les tribus montagnardes minoritaires. L’accueil y est chaleureux, nous sommes invités à visionner un documentaire en anglais sur les sept tribus principales de la région. Puis, pendant que nous parcourons le musée qui représente à échelle réelle une série de scènes de vie des différentes tribus, nos hôtes retrouvent la version française du documentaire, que nous pouvons donc revoir. En français ou en anglais, nous avons donc appris que le défunt roi Rama IX avait entrepris un important programme de soutien aux populations dans la lutte contre la culture du pavot, dont la fleur constitue la matière première de l’héroïne. Il a ainsi développé l’enseignement et les cultures de fruits et de légumes, tandis que le gouvernement légiférait sur la production et le trafic de drogue. Ainsi, le Nord du pays est devenu plus sûr et le tourisme a pu s’y développer sereinement, avec le soutien des Chinois qui se sont emparés d’une bonne partie de la manne touristique et du commerce.

Musée.
Musée.

Au fond de la grotte.
Au fond de la grotte.

La halte suivante sera celle des grottes de Chiang Dao, histoire de changer des temples. Pourtant, Bouddha nous y a rattrapés : on le retrouve encore au plus profond des entrailles de la terre. Nous reprenons la route 107, en bon état et traversant quelques villes et villages bien moches mais aussi de beaux paysages agricoles. Pour passer la nuit, nous écumons tous les hôtels de la ville de Tha Ton pour échouer dans un hôtel moyen au bord de la rivière Kok, mais avec une superbe vista.

12 juillet 2017.
Surprise ce matin au réveil : trois lézards jouent dans la chambre entre les rideaux et l’airco, je n’en avais aperçu qu’un hier soir. Nous enfilons des pancakes au miel, pour une fois qu’il y en a au petit-déjeuner, puis je lance la voiture en mode S (plus pour steep que pour sport) sur les pentes incroyables des versants du Doi Mae Salong. On avait notre dose de temples, en ruines, anciens ou modernes et on avait envie de beaux paysages. La montagne agricole s’offre à nous. Ci et là, les rizières et les plants de thé et de café ont remplacé les champs de pavots, tandis que les hôtels ont remplacé les labos clandestins. En fait, il y a encore de la contrebande des narcotrafiquants, mais ils sont bien cachés et ce n’est pas ça qu’on est venu admirer.

Mae Salong.
Mae Salong.

Too much.
Too much.

Mae Salong.
Mae Salong.

Alexis et Valentin négocient deux handspinners haut de gamme avec la vendeuse chinoise au marché local : « How much » demande Valentin, « Tài guìle » assène Alexis (« Trop cher » en chinois). Toute la région est aux mains des chinois, de sorte l’accueil dans les hôtels est plus basique, mais nous trouvons notre bonheur avec une vue imprenable sur la vallée, tandis que pour la première fois de notre séjour, on peut se passer de climatisation pour la nuit : perché à 1.200 m d’altitude, le village de Mae Salong nous offrira une nuit fraîche. Tandis que nous redescendons du temple local (c’était surtout pour admirer la vue de là-haut : 700 marches à taper mine de rien), c’est la sortie des classes avec son défilé infernal de motos, conduites pour la plupart par des pré-ados sans casque. La Thaïlande connaît d’ailleurs le pire taux de mortalité lié aux accidents impliquant les deux-roues motorisés.
Pouet-pouet.
Pouet-pouet.

A school with a view aussi.
A school with a view aussi.

(C'est sa tasse de thé ;-))
(C’est sa tasse de thé ;-))

Heureusement, on y survit, à part le coude de Catherine qui tape un rétroviseur au passage (oui, je sais, quel tempérament) et on se fait offrir un thé oolong à la terrasse de l’hôtel tandis que les kets poursuivent leurs devoirs de vacances.

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